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Peu de succès pour la cellule romande contre le harcèlement dans la culture

Le monde de la danse a été touché par plusieurs scandales de harcèlement (image d'illustration). [Fotolia - prudkov]
Peu de succès pour la cellule romande contre le harcèlement dans la culture / La Matinale / 1 min. / le 25 mars 2022
Face à un climat de travail dégradé et des cas de harcèlement dans le monde de la culture, le Syndicat Suisse Romand du Spectacle (SSRS) a ouvert en novembre dernier un point contact pour libérer la parole. Mais seules quelques personnes y ont eu recours jusqu'ici.

Le Béjart Ballet à Lausanne ou les compagnies Alias à Genève et Interface à Sion: le monde de la danse et de la culture en Suisse romande a récemment été secoué par plusieurs affaires.

Malgré cela, seules sept victimes ou témoins ont fait appel à cette "cellule ressource" mise sur pied par le SSRS, principalement pour du harcèlement sexuel. Toutes et tous ont reçu un accompagnement psychologique ou des conseils juridiques.

Quelque 10'000 personnes potentiellement concernées

Cette prestation gratuite est offerte à toutes les personnes du milieu de la culture en Suisse romande (salariés et indépendants), soit 10'000 artistes, techniciens ou secrétaires.

Mais après quatre mois, on est loin des dizaines de sollicitations imaginées par Julie Zumbühl, de la "Clinique du Travail", la société en charge de cette cellule d'aide. "C'est un bilan en demi-teinte par rapport à l'ampleur du harcèlement sexuel sur le lieu de travail selon les statistiques suisses", a reconnu cette psychologue et juriste vendredi dans La Matinale de la RTS.

Et s'il y a peu de cas par rapport à la situation réelle, "c'est peut-être en lien avec la méconnaissance de la structure". En évoquant ce monde assez petit de la culture, Julie Zumbühl imagine aussi que la parole peine à se libérer par peur que l'anonymat ne soit pas garanti malgré la complète confidentialité de ses services. "Et puis une certaine omerta aussi, qu'on connaît dans ces milieux", a-t-elle ajouté.

"Que plus personne ne se retrouve dans cette situation"

Anne Papilloud, secrétaire générale du SSRS, reste néanmoins persuadée de l'utilité de cette cellule alors que certaines personnes n'ont peut-être pas envie de s'adresser à un syndicat.

Mais "les personnes qui travaillent pour la cellule ressource sont formées pour offrir des outils", a souligné la syndicaliste. "La principale attente, pour moi, c'est que plus personne ne se retrouve dans la situation d'immense solitude, de ne pas savoir à qui s'adresser, de ne pas être capable de mettre fin à des mécanismes de harcèlement ou de mobbing, que ce soit comme victime ou comme témoin".

Le syndicat compte du reste pérenniser ce point contact et en faire une fondation soutenue par les pouvoirs publics. Les cantons de Vaud et Genève, et les villes de Lausanne et Genève ont déjà participé à cette phase d’essai.

Julie Rausis/oang

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