Après des dizaines d'années d'attente, les partisans d'un transfert de Moutier dans le canton du Jura pouvaient enfin crier victoire. Il y a un an exactement, les Prévôtoises et les Prévôtois ont décidé par 2114 voix contre 1740, soit 54,9% des voix, de tourner le dos au canton de Berne.
Les travaux en vue de ce rattachement vont bon train, même si aucune information ne filtre sur le concordat actuellement négocié avec le canton de Berne.
Ce concordat qui fixe les principales modalités du changement de canton doit servir de socle à toute une série d'accords intercantonaux, avec en parallèle des discussions pour fixer définitivement la date du transfert de la ville de Moutier.
Des centaines de points à voir
Pour le Jura, accueillir la ville de Moutier et ses près de 7400 habitants aura des incidences sur l'ensemble de l'Etat: presque 300 points ont ainsi été identifiés du côté du canton et 140 du côté de la ville de Moutier.
Pour le Jura, par exemple, cela concerne tant l'intégration des services sociaux de Moutier dans les services sociaux régionaux que le déploiement de la gendarmerie jurassienne à Moutier en passant par l'intégration de l'école prévôtoise dans l'école jurassienne. Il y a encore toute la problématique des transports publics, la reprise des routes, des bâtiments communaux, sans oublier la péréquation financière entre les communes jurassiennes qui sera impactée par l'arrivée de Moutier.
Du côté de Moutier, il faut par exemple réaliser un budget municipal qui réponde aux dispositions jurassiennes.
Du travail pour des dizaines de personnes
Des dizaines de personnes travaillent sur ce transfert du côté de l'Etat jurassien. Cela représente énormément d'énergie humaine déployée pour étudier, comparer, définir les modalités d'accueil, explique Patrick Tanner, en charge du dossier de Moutier dans le Jura. A Moutier, son alter ego Patrick Cerf juge pour l'instant les échanges constructifs, se disant très vigilant pour que les engagements du gouvernement jurassien soient tenus.
Gaël Klein/lan