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Les candidats aux exécutifs cantonaux viennent toujours plus de la Berne fédérale

Zoom - Du Conseil national aux Conseils d'Etat cantonaux, passage obligé?
Zoom - Du Conseil national aux Conseils d'Etat cantonaux, passage obligé? / La Matinale / 2 min. / le 6 avril 2022
A l'issue du second tour de l'élection au Conseil d'Etat vaudois dimanche, il est probable que la majorité des futurs élus soient passés précédemment par la Berne fédérale. Ce phénomène marque une inversion de tendance dans les carrières politiques.

Sur les huit candidats qui briguent une place au Conseil d'Etat dimanche dans le canton de Vaud, cinq ont siégé ou siègent toujours au Conseil national. Il s'agit des deux ministres socialistes Cesla Amarelle et Rebecca Ruiz et de trois candidats de l'Alliance de droite, Isabelle Moret (PLR), Frédéric Borloz (PLR) et Michaël Buffat (UDC).

Si toutes et tous sont élus, cinq des sept membres du futur exécutif vaudois auront un CV d'ancien élu fédéral.

La palme romande au Conseil d'Etat valaisan

Ailleurs en Suisse romande, l'évolution qui se dessine est la même. La Valais détient la palme avec quatre ministres sur cinq passés par les Chambres fédérales: Christophe Darbellay (Le Centre), Mathias Reynard (PS), Franz Ruppen (UDC) et Roberto Schmidt (CSPO).

Le Conseil d'Etat neuchâtelois en compte deux sur cinq et le Conseil d'Etat genevois deux sur sept. En revanche, un seul ministre fribourgeois actuel est passé par Berne et aucun ministre jurassien.

Trois anciennes pointures fédérales à Zurich

Dans les grands cantons alémaniques, Berne compte deux anciens parlementaires fédéraux au Conseil-exécutif et trois conseillers d'Etat zurichois ont aussi passé par un mandat aux Chambres. Parmi ces derniers figurent même trois anciennes pointures de la politique fédérale, la socialiste Jacqueline Fehr, l'ex-socialiste Mario Fehr (indépendant) et l'UDC Natalie Rickli.

Ce phénomène d'une carrière politique sous la Coupole avant un retour aux affaires dans les cantons est assez récent.

Il y a encore 40 ou 50 ans, le conseiller d'Etat type était un homme de plus de 50 ans, sans expérience fédérale. Siéger à Berne était d'ailleurs l'aboutissement d'une carrière politique.

Mais depuis une vingtaine d'années, de plus en plus d'élus quittent la scène fédérale pour continuer leur carrière politique à un échelon inférieur, généralement dans un exécutif cantonal.

Le rajeunissement des parlementaires fédéraux

Une quinzaine d'élus ont fait le pas durant la dernière législature. C'est trois fois plus qu'il y a 60 ans, précise Andrea Pilotti. Ce politologue à l'Université de Lausanne est l'auteur de plusieurs études sur le sujet. Il explique cette tendance par le rajeunissement des élus fédéraux, qui peuvent donc imaginer une deuxième carrière de retour sur leurs terres. C'est la conséquence aussi de l'interdiction du cumul des mandats dans plusieurs cantons.

Cette expérience fédérale des conseillers d'Etat apporte une force, une voie, pour se faire entendre par la Confédération. Car un ministre cantonal disposant d'un réseau à Berne peut faire avancer toute une série de dossiers transversaux, des primes maladie au développement du rail.

De rares élus sans parcours politique

Mais il y a aussi des exceptions à cette tendance, à l'exemple de Valérie Dittli (Le Centre) dans le canton de Vaud. A 30 ans, cette candidate de l'Alliance de droite dans la course au Conseil d'Etat n'est aujourd'hui élue nulle part. Elle a pourtant créé la surprise au premier tour.

>> Le portrait de Valérie Dittli dans le 12h45 :

Portrait de Valérie Dittli, Zougoise au parcours atypiques et candidate Le Centre au Conseil d'État vaudois
Portrait de Valérie Dittli, Zougoise au parcours atypique et candidate Le Centre au Conseil d'État vaudois / 12h45 / 2 min. / le 30 mars 2022

D'autres outsiders sans expérience politique ou presque ont montré précédemment que c'était possible: les PLR Frédéric Favre en Valais ou Crystel Graf à Neuchâtel, aujourd'hui ministres dans leur canton.

Martine Clerc/oang

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