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Certains restaurants risquent de souffrir durablement après la pandémie

Le restaurant La Pomme de Pin à Lausanne. [DR/Facebook]
Certains restaurants risquent de souffrir durablement après la pandémie / Le Journal horaire / 2 min. / le 21 avril 2022
La restauration était omniprésente dans le débat public pendant la pandémie, mais elle a disparu aujourd'hui des radars. Une partie de la branche connaît toujours des difficultés, et c'est parce que les habitudes ont changé.

Certains restaurateurs craignent que leur clientèle ne reprenne pas aussi souvent qu'avant le Covid-19 le chemin de leur établissement, surtout le soir. C'est le cas du patron de La Pomme de Pin, à Lausanne.

Dans le métier depuis 32 ans, Georges Crozet estime avoir été bien soutenu pendant la pandémie. Mais aujourd'hui, alors que la page Covid est tournée, il se sent oublié.

"On a une diminution assez importante"

"On a été un peu abandonnés", a-t-il déploré jeudi dans La Matinale de la RTS. "Ce n'est pas les mêmes affaires, le même nombre de clients qu'on avait avant le Covid. On a quand même une diminution assez importante".

Si le patron de La Pomme de pin est plutôt satisfait de l'affluence à midi, notamment avec le retour des employés qui travaillent dans le quartier, la clientèle se fait plus rare le soir.

"Les gens restent un peu à la maison"

"J'ai l'impression que les clients ont un peu de la peine à reprendre des habitudes de sortie, de revenir au bistrot, venir manger ensemble", a-t-il expliqué. "J'entends mon boucher qui me dit qu'il n'a jamais vendu autant de viande aux privés. Cela prouve que les gens restent un peu à la maison".

Auparavant, Georges Crozet faisait entre 25 à 30 couverts le soir. Aujourd'hui, il lui arrive de tourner à deux ou quatre couverts. Il estime que le manque à gagner par rapport à l'avant pandémie atteint 30%.

Des économies pour rembourser le prêt Covid

Et le restaurateur doit maintenant rembourser son prêt Covid, qui se monte à 60'000 francs. "On a fait un premier remboursement à fin mars", a-t-il précisé. "Ce n'est pas des sommes énormes, mais ça se ressent quand même. J'ai mis une serveuse à 50%, on doit faire un petit peu plus attention à nos achats, aux économies".

Georges Crozet a utilisé toutes ses économies privées pour faire face à l'urgence au début de la pandémie. Aujourd'hui, à 72 ans, il s'inquiète pour sa retraite.

>> Voir aussi le grand débat de Forum sur la pénurie de main d'oeuvre dans la restauration :

Le Grand débat - Restauration: comment faire face à la pénurie de main d'œuvre?
Le Grand débat - Restauration: comment faire face à la pénurie de main d'œuvre? / Forum / 15 min. / le 21 avril 2022

Cléa Favre/oang

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