L'hôpital de Moutier privé de la plupart de ses missions dans le projet hospitalier jurassien
Comme toute la localité, l'hôpital de Moutier (BE) deviendra jurassien en 2026. Mais loin de l'enthousiasme qui a suivi le oui lors de la votation du 28 mars 2021, ses perspectives d'avenir ne satisfont pas le maire de la ville Marcel Winistoerfer. "Je suis surpris, abasourdi", témoigne-t-il vendredi dans le 19h30.
En cause: la liste hospitalière jurassienne pour la période de 2023 à 2030. Alors que la planification bernoise actuelle reconnaît 25 missions à Moutier, il n’en restera plus que cinq après le transfert vers le Jura.
Les "promesses principales" tenues
Des coupes qui tranchent avec les promesses jurassiennes sur la pérennisation du site hospitalier de Moutier. "Les prestations offertes sur le site de Moutier seront reconnues sur la liste hospitalière jurassienne au même titre qu'elles le sont aujourd'hui sur la liste hospitalière du canton de Berne", écrivait l'administration jurassienne début mars 2021.
Pour le ministre jurassien de l'Économie et de la Santé toutefois, les principales promesses sont tenues. "Les deux éléments majeurs et prioritaires sont la garantie de la prise en charge sanitaire de la population de Moutier et la pérennité du site. Ces deux promesses-là sont tenues", souligne Jacques Gerber.
Mais pour la Ville, ces engagements tenus relèvent du strict minimum et ne sont pas suffisants. "Il faudra vraiment qu'on discute pour trouver des solutions", estime Marcel Winistoerfer.
Opposition de l'exploitant
Du côté de l'exploitant, l’hôpital du Jura bernois appartenant au groupe Swiss Medical Nertwork (SMN), on ne partage pas du tout l'analyse jurassienne. Interrogé dans le 19h30, son président Anthony Picard ne mâche pas ses mots. Il parle d'une "bourde monumentale" de la part du service jurassien de la Santé. "On peut vraiment se demander si la personne qui était chargée de vérifier la liste hospitalière était au courant du dossier", déclare-t-il.
La liste jurassienne est en consultation jusqu'à vendredi prochain et SMN compte bien utiliser ce délai pour s’y opposer.
Olivier Kurth/jop