Publié

La chaleur influe aussi sur la qualité de l'eau des piscines et des lacs

La qualité de l’eau des piscines se dégrade avec la canicule et requiert une surveillance accrue
La qualité de l’eau des piscines se dégrade avec la canicule et requiert une surveillance accrue / 19h30 / 1 min. / le 21 juillet 2022
Le beau temps actuel et les fortes chaleurs de ces derniers jours font le bonheur des baigneuses et des baigneurs. Mais ils demandent une plus grande vigilance dans les piscines et les lacs, pour maintenir la qualité de l’eau.

"Quand on commence à avoir 24, 28, 30 degrés dans l’air, on sait qu’on aura plus de monde, que notre eau sera plus chaude. On est donc encore plus attentifs", explique Pierre-Alain Vermot, co-responsable de l’exploitation de la piscine du Landeron (NE), dans le 19h30 de la RTS.

Cela implique de surveiller tout particulièrement la qualité de l'eau pour éviter l'apparition de matières organiques, d'algues: "Si elle tourne, elle devient verte". Pierre-Alain Vermot et son collègue contrôlent donc plus régulièrement la qualité de l’eau et réalisent certaines tâches plus souvent.

Il s'agit notamment du nettoyage des filtres, mais pas seulement. "On ajoute du chlore pour maintenir l’eau propre, pour tuer les bactéries, et on rajoute beaucoup d’eau fraîche pour renouveler l’eau plus souvent", précise Pierre-Alain Vermot.

Bonne qualité de l'eau sur les plages, mais gare aux cyanobactéries

En milieu naturel, la situation est tout autre. Les cantons ont la tâche de contrôler régulièrement l’état sanitaire des plages officielles romandes. Actuellement, la qualité bactériologique de l'eau est jugée bonne pour la grande majorité d’entre elles.

Mais la chaleur a tout de même favorisé ici et là le développement de cyanobactéries. Un chien est d'ailleurs mort à cause de ces bactéries en juin à Neuchâtel et un autre aurait aussi péri le week-end dernier à Gumefens, au bord du lac de la Gruyère (FR), mais les analyses sont encore en cours.

"Les gens doivent intégrer qu'il ne faut pas baigner son chien dans des eaux stagnantes", a expliqué la vétérinaire cantonale adjointe de l'Etat de Neuchâtel Corine Bourquin. "Ce phénomène demeure imprévisible", a-t-elle ajouté, relevant que le changement climatique favorise les cyanobactéries.

Présente naturellement dans les écosystèmes aquatiques, les cyanobactéries peuvent se développer dans les périodes de fortes chaleurs et prolifèrent dans les eaux calmes et stagnantes. Dans ces conditions, elles peuvent produire d'une manière totalement imprévisible des neurotoxines qui, ingérées par le chien même à faible dose, peuvent lui être fatales.

Chez les humains, les risques liés à cette bactérie sont limités et peuvent se traduire par des intoxications. Comme les températures resteront élevées ces prochains jours et qu'il n'y aura pas de brassage des eaux, la situation ne devrait pas s'améliorer.

Attention en cas de présence d'algues

"Nous surveillons un peu plus la qualité de l’eau du lac", souligne Urs Egger, chef de l’inspectorat fribourgeois des denrées alimentaires et objets usuels. Ce responsable note cependant que les baigneurs et baigneuses doivent aussi prendre leurs propres responsabilités. "S’ils voient sur la surface des algues, il faut faire attention."

Si les températures élevées se maintiennent, ces micro-organismes continueront à se développer. Pour tenir la population informée, les cantons mettent à jour sur leurs sites internet l’état sanitaire des plages.

Aucune interdiction de baignade n'a été prononcée pour le moment.

Elodie Botteron/oang avec ats

Publié