Les vagues de chaleur qui ont touché la Suisse ces dernières semaines ont chamboulé la filière bovine. Résultat: les alpages sont à sec et il n'y a plus suffisamment de fourrage pour nourrir le bétail. Face à cette situation, les agriculteurs sont forcés d'enclencher une désalpe précoce.
Le manque de fourrage pose également problème en plaine, où certains paysans n’ont pas d’autre choix que d’entamer leurs réserves. Jean-David Teuschler, agriculteur et producteur de lait à Mont-la-Ville (VD), a fait le choix de redescendre en plaine. "Les vaches sont ainsi plus confortables, à l'ombre du bâtiment avec des ventilateurs, qu'en plein soleil à l'alpage", a-t-il témoigné lundi dans La Matinale.
Davantage de bêtes envoyées à l'abattoir
Si Jean-David Teuschler achète des fourrages supplémentaires pour produire son contingent laitier, d'autres agriculteurs optent pour une option plus radicale: l'envoi des bêtes à l'abattoir. Ainsi, Bertand Gavin, président de la société Vaud-Genève des producteurs de bétail de boucherie, observe une forte hausse du nombre de bêtes proposées au marché dit d'"élimination". "En une semaine, le chiffre a doublé. Pour l'instant cela n'a pas eu d'influence sur le prix mais on sent la pression des acheteurs qui cherchent à le faire baisser", affirme-t-il.
A relever que cette situation pourrait également peser sur le prix du lait et du fromage étant donné que la production sera moindre, ce qui pourrait engendrer une augmentation des prix.
>> Plus d'informations : Le bétail souffre des fortes chaleurs et produit moins de lait
Fabrice Gaudiano/hkr
Une "toscanisation" du paysage
Le réchauffement climatique conduit à une "toscanisation" du paysage sur le Plateau et à une "minéralisation" croissante dans les Alpes, s'inquiète la Fondation pour la protection et l'aménagement du paysage (FP).
Les périodes de chaleur et de sécheresse de plus en plus longues de ces vingt dernières années modifient le paysage de façon déjà sensible. La perte en eau est la dominante visible dans de nombreux endroits. En se multipliant, elles estompent de plus en plus la dominance du vert et de la fraîcheur au profit des teintes claires de jaune et de brun qui font penser aux paysages secs des vallées de Toscane, écrit lundi la fondation.
Dans l'espace alpin, en haute altitude surtout, les conséquences du réchauffement climatique se manifestent aussi mais différemment. On constate une minéralisation croissante, avec le recul des glaciers et la sécheresse qui l'accompagne, ajoute la FP dans un communiqué.
A défaut d'eau, les moraines mises à nu ne se végétalisent que très lentement. Les torrents et les chutes d'eau des bassins versants non glaciaires se transforment en ruisselets.
Selon la fondation, la perte en eau et la surchauffe grandissantes ont un impact sur la biodiversité et diminuent la variété paysagère. Cette situation réduit aussi la valeur récréative et donc le capital touristique du paysage. Et de regretter que "l'idéal romantique d'une Suisse 'verte' et riche en eau - modèle pour les nombreuses 'Suisse' d'autres pays - semble se transformer durablement". (ats)
A l'Arboretum du Vallon d'Aubonne, la collection d'arbres est en péril
La canicule met aussi en péril la végétation de l’Arboretum dans le vallon d’Aubonne (VD). Ce parc unique en Suisse regroupe des espèces d’arbres et d’arbustes de tous les continents. Une collection précieuse, faite de variétés rares, qui pourrait en partie disparaître à cause du manque d’eau.