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Le monde du spectacle manque de techniciens après la pandémie

Pénurie de techniciens dans le monde du spectacle
Pénurie de techniciens dans le monde du spectacle / 19h30 / 2 min. / le 2 septembre 2022
La crise du Covid a laissé des cicatrices encore bien visibles dans le monde du spectacle en Suisse romande. Malgré la reprise des activités, la branche souffre d’un manque chronique de techniciens.

Un cinquième des techniciens du spectacle auraient changé d’orientation professionnelle pendant la pandémie et d’autres sont surmenés. Résultat: on estime actuellement que 20% des postes ne sont pas repourvus.

Pour faire face à cette situation, les patrons ont engagé de nouveaux collaborateurs, notamment pour monter les scènes, mais avec des conséquences concrètes sur le travail à accomplir.

Des temps de montage multipliés par deux

"Ils ne connaissent rien à notre matériel, on doit tout expliquer de A à Z et bien sûr qu'ils ne peuvent pas tout savoir du premier coup", explique François Hubert, directeur de Pro Scène à Marly (FR), vendredi dans le 19h30. "On a dû refaire pas mal d'opérations et on a pris 50% plus de temps à monter que d'habitude."

Et il ne manque pas des bras que pour construire les scènes. Qu’ils soient éclairagistes, régisseurs de scène ou responsables du son, les spécialistes sont eux aussi devenus une denrée rare.

Antoine Marchon, directeur technique des Francomanias, a dû multiplier les coups de fil pour constituer son équipe. "Le fait de s'être arrêtés un moment, on s'est rendu compte que la qualité de vie était bien meilleure si on travaillait un peu moins", souligne-t-il. "Donc certains ont décidé de travailler un petit peu moins, d'autres ont même décidé d'arrêter totalement. Et il y a aussi ceux qui ont trouvé un emploi fixe."

Une dose de stress supplémentaire

Cette reprise est marquée par un foisonnement rare de spectacles. A Bulle, les premières notes des Francomanias ont retenti comme prévu mercredi soir. Mais il a fallu mettre les bouchées doubles pour y arriver, avec à la clé une dose de stress et de souffrance supplémentaires pour certains.

"Ils ne sont pas forcément en burnout, mais on sent qu'ils sont fatigués, qu'on leur demande beaucoup, c'est des heures supplémentaires, des semaines à rallonge", constate Carmen Binder, secrétaire générale de l'association professionnelle de techniciens du spectacle Artos.

En l'état, les techniciens doivent faire preuve de patience, le temps qu’une nouvelle génération se forme et soit prête à les épauler.

Sujet TV: Nicolas Beer

Adaptation web: oang

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