Les EMS traversent actuellement une crise conjoncturelle et structurelle. "D'abord, il y a l'inflation. Mais aussi tous les prix de l'électricité qui augmentent pour les ménages et pour ces grands établissements largement subventionnés par l'Etat", a expliqué le conseiller d'Etat genevois en charge de la Santé Mauro Poggia mercredi dans La Matinale de la RTS.
Avant de compléter: "Dans la mesure où ils n'ont pas la possibilité de s'adapter en cherchant d'autres sources de revenus, c'est l'Etat qui doit être présent".
Pour soulager les directrices et directeurs d'établissements médico-sociaux, tous les Conseils d'Etat romands - sauf celui de Neuchâtel - ont validé l'augmentation du prix de pension de quelques francs par jour et par résident. "Cela ne devrait pas dépasser les 200 francs par mois", indique Mauro Poggia, qui reconnaît toutefois que "cela reste important pour des personnes qui ont des petits revenus. Elles s'acquitteront des factures et l'Etat, là aussi, sera présent avec des prestations complémentaires".
Pas d'indexation de salaire suffisante
Les faîtières des EMS ont donc obtenu gain de cause, mais ce n'est pas le cas pour la revalorisation du salaire du personnel. Elles demandaient une indexation des salaires pleine et entière tenant compte de l'inflation, qui se situait à l'automne autour des 3%.
Avec 2,7%, le personnel des EMS fribourgeois ont obtenu l'indexation la plus élevée. Suivent les employés genevois et valaisans. Le personnel vaudois et neuchâtelois sont en dessous des 2%.
Négociations encore en cours dans le Jura
Ces indexations partielles sont loin de satisfaire les faîtières des EMS romands. Avec d'autres professions de la santé et du social, elles vont repartir au combat.
Des négociations sont déjà prévues notamment dans le canton du Jura, où pour l'instant le salaire des employées et employés des EMS ne sera pas indexé en 2023. "Face à la pénurie de soignants et pour mettre en oeuvre l'initiative pour des soins infirmiers forts, le canton doit avoir une politique cohérente pour attirer des personnes dans ce secteur", a souligné Lisa Raval, la secrétaire générale de Curaviva Jura, la faîtière des EMS jurassiens.
Marc Menichini/vajo