Isabelle Steffen, coprésidente de l'asr et et maman d’un jeune adulte autiste, dénonce un problème "assez général" dans l'accueil des personnes avec un trouble du spectre autistique. "On manque d'éducateurs spécialisés", déclare-t-elle mardi dans La Matinale de la RTS.
"On a trop souvent l'impression qu'on place les personnes dans une structure, qu'on y ajoute des éducateurs avec une formation de base, puis qu'on referme la porte en les laissant se débrouiller", poursuit-elle. Pour changer la donne, un plan romand s'impose. "Face à l'ampleur du phénomène, certains cantons n'ont pas la taille nécessaire. S'ils s'entraident, cela sera utile à tout le monde", commente Isabelle Steffen, qui s'exprimait également dans les titres romands du groupe Tamedia.
"Presque rien pour les adultes"
Concrètement, le plan doit permettre d'améliorer l'accès au diagnostic, qui peut être posé dès 2 ans. "La rapidité est cruciale", souligne-t-elle. L'analyse comportementale appliquée doit en outre être remboursée et les échanges pour la formation des professionnels encouragés.
Mais surtout, l'accompagnement doit être coordonné tout au long de la vie. "Il n'y a presque rien pour les adultes, alors que le trouble ne disparaît pas à la majorité", déplore Isabelle Steffen. Il n'existe par exemple pas d'EMS pour les plus âgés.
Question finances, la présidente de l'asr admet qu'une intervention précoce a un coût. "Mais cet investissement au début de la vie aide les patients à devenir indépendants. Quand ils sont employés, même à temps réduit, les frais diminuent pour la société", assure-t-elle.
ats/asch