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Les gens du voyage d'origine suisse peinent toujours à trouver des places

Le printemps marque le retour des gens du voyage en Suisse. À Yverdon-les-Bains (VD), on veut simplifier l’accès aux espaces dédiés à ces communautés
Le printemps marque le retour des gens du voyage en Suisse. À Yverdon-les-Bains (VD), on veut simplifier l’accès aux espaces dédiés à ces communautés / 19h30 / 2 min. / le 2 mai 2023
Trouver des places pour accueillir les gens du voyage d'origine suisse reste un défi. Ils sont en effet souvent moins bien lotis que les populations nomades venues de l'étranger. Une étude a été lancée à Yverdon pour tenter de remédier à cette situation.

Il y a en Suisse entre 3000 et 5000 gens du voyage. Les Yéniches suisses disposent de 24 aires d’accueil, dont seulement deux en Suisse romande, contre sept pour les Roms nomades étrangers. Mais, selon des estimations, les Yéniches ont besoin de 80 places supplémentaires, alors qu'il en faudrait 10 seulement pour les Roms étrangers.

La problématique étudiée

Afin de remédier à cette situation, Yverdon-les-Bains (VD), en partenariat avec la Faculté de l’environnement naturel, architectural et construit de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (ENAC-EPFL), a invité des Yéniches à s'installer en périphérie de la ville.

Ce campement est scruté dans les moindres détails par des étudiants en architecture de l’EPFL. L’objectif de ces recherches est d’estimer au mieux les besoins de cette communauté.

"On recueille des informations. Est-ce que l‘environnement est confortable, est-ce que ça se passe bien avec le voisinage, est-ce qu’il y a des améliorations qui pourraient être faites sur cette place?", explique Vanessa Lacaille, professeure associée à l'ENAC.

Un modèle en Suisse romande

La commune d’Yverdon veut faire de cette expérience un modèle exportable ailleurs en Suisse romande.

"Les villes doivent mettre à disposition des espaces, on le sait", affirme Christian Weiler, municipal yverdonnois en charge de la sécurité publique.

"Mais quels espaces et comment les aménager, ça on ne le savait pas", poursuit-il. "L’étude va pouvoir le montrer. On aura ces éléments qui serviront à toutes les communes".

Le cas de Vouvry

Jeudi dernier, des Yéniches se sont installés illégalement dans un parc fréquenté de la commune de Vouvry (VS), faute de place.

"Normalement ils devraient faire des places, qu’on attend depuis des années. Cela fait plus de dix ans maintenant qu’on n'arrête pas de forcer et qu'il n’y a pas de suite", regrette Raoul Coquoz, membre de la communauté yéniche.

Selon Véronique Diab-Vuadens, présidente de la commune de Vouvry, cette situation met tout le monde sous tension.

"Ce parc est réservé durant le week-end. Nous avons dû annuler une manifestation le week-end dernier. Nous avons un mariage prévu avec plus de 70 personnes le week-end prochain. Donc ça met les autorités et la population dans une situation extrêmement inconfortable", explique-t-elle.

Pas assez de places mises à disposition

L'an passé à la même période, des membres de la communauté yéniche s'étaient déjà installés à Vouvry. Il faut dire que le Valais ne dispose que d'une seule aire d'accueil, à Martigny, réservées aux gens du voyage venant de l'étranger.

Le canton doit se doter de deux autres places, une dans le Valais central et une dans le Haut-Valais, mais les communes rechignent.

Les cantons sont tenus de mettre suffisamment d’espaces d’accueil à disposition des gens du voyage, selon un arrêt du Tribunal fédéral datant de 2003. Vingt ans plus tard, le problème reste toutefois entier.

Sujet TV: Claude-Olivier Volluz

Adaptation web: Emilie Délétroz

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