Après Lausanne la semaine passée, une vente a eu lieu en début de semaine à Neuchâtel, avec une très forte affluence, a constaté la RTS.
"Je suis là pour regarder s'il y a des choses qui valent la peine et qui manquent dans mon équipement", a témoigné une jeune sportive mercredi dans La Matinale de la RTS. "L'équipement d'escalade coûte assez vite cher [lire encadré]. Et il en faut beaucoup lorsqu'on débute dans un sport. Alors si je peux trouver des choses de deuxième main, ça soulage un peu le budget!".
Le matériel technique devient certes de plus en sophistiqué, mais aussi de plus en plus cher
L'occasion d'en faire bénéficier d'autres
A l'autre bout de la transaction, les vendeurs y trouvent également leur compte. "C'est du matériel que je n'utilise plus. C'est l'occasion d'en faire bénéficier d'autres, car le matériel technique devient certes de plus en sophistiqué, mais de plus en plus cher aussi", explique l'un des participants de la vente.
Pour fixer le prix des objets vendus, un autre participant dit se fier à leur état et à leur ancienneté. "J'essaie de ne pas les mettre trop cher. Le but est que ça parte, pas de rentrer avec le sac à dos plein!".
C'est aussi une passation de passion entre les générations
Souvent, les vendeurs sont aussi acheteurs, au gré de l'évolution de leur pratique de la montagne. On vend par exemple une paire de ski de randonnée d'entrée de gamme acquise pour s'essayer à une nouvelle activité, avant d'acheter, quelques années plus tard, du matériel plus pointu. "J'ai payé ces skis 400 francs. Neufs, clairement, je pense qu'il faudrait tripler voire quadrupler le prix", remarque son nouveau propriétaire.
Une question de durabilité
Outre l'intérêt financier, l'aspect de la durabilité entre lui aussi en ligne de compte. "La production de matériel de montagne demande énormément d'énergie, de matière première. Or, on a beaucoup de matériel qu'on utilise peut-être une fois de temps en temps", souligne Lucie Wiget, spécialiste des questions liées à l'environnement au Club alpin suisse. "Et puis il y a cet échange! C'est une passation de passion entre les générations".
Les marchés aux puces alpins de Lausanne et de Neuchâtel ont été organisés en partenariat avec l'association Mountain Wilderness. Ils ont généralement lieu en début de saison d'été ou d'hiver.
Le prochain est agendé au 1er novembre 2023 à Berne (Heitere Fahne). A noter que certaines sections régionales du Club alpin organisent aussi leurs propres ventes, destinées en priorité aux membres.
Sujet radio: Romain Bardet
Article web: Vincent Cherpillod
Un matériel spécifique et coûteux
On a coutume de dire que le ski alpin est un sport onéreux. Entre le prix du matériel, du déplacement à la montagne et de l'abonnement, sa pratique n'est plus à la portée de toutes les bourses.
Pour les sports un peu moins courants et plus spécialisés, c'est encore pire. Dans les sports de montagne, par exemple, la pratique du ski de randonnée, de l'alpinisme ou encore de l'escalade demande un matériel spécifique qui peut coûter, pour un équipement complet, plusieurs milliers de francs.
Il faut par exemple compter autour de 500 francs pour une paire de chaussures de ski de randonnée, environ 1000 fr. pour des skis et fixations moyen de gamme avec peaux de phoque, et près de 500 fr. à nouveau pour le trio pelle-sonde-détecteur de victimes d'avalanches.
Pour l'escalade à l'extérieur, on peut tabler sur 150 fr. pour une corde, 100 fr. pour une paire de chaussons de grimpe, 80 fr. pour un baudrier et environ 300 fr. pour le matériel de base nécessaire à l'escalade en tête sur des voies équipées (dégaines, mousquetons à vis, descendeur, vache).
Volumes plus faibles, se défendent les marques
Pour expliquer des tarifs sensiblement supérieurs à ceux observés, par exemple, pour le matériel de ski alpin, les fabricants invoquent souvent des volumes de vente nettement plus faibles, et la nécessité, par exemple pour une nouvelle chaussure de ski de randonnée, de rentabiliser le prix du moule qui a servi à la concevoir.
La forte augmentation des volumes de vente consécutive à l'engouement récent pour le ski de randonnée ou pour l'escalade, pourtant, n'a pas mené à une baisse des prix au sein des grandes marques. En revanche, les grandes surfaces généralistes de sport proposent désormais de plus en plus souvent du matériel spécifique dans leurs rayons.
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