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Ces petits gestes des agriculteurs qui favoriseraient la survie des abeilles

Jeudi 30 décembre: une abeille se dirige vers les fleurs d'un cerisier déjà en fleurs en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne) en raison des températures inhabituellement élevées. [Keystone/DPA - Henning Kaiser]
Une étude scientifique suisse démontre que la biodiversité agricole est bénéficiaire aux abeilles polinisatrices / Le 12h30 / 1 min. / le 28 mai 2023
Une étude menée pendant trois ans dans les cantons de Vaud, Berne et du Jura vient de démontrer l’importance de certaines mesures sur le développement et la survie de 300 colonies d’abeilles domestiques.

Ces colonies souffrent depuis plusieurs années. Entre le varroa ou la météo qui peuvent les décimer, il y a aussi le manque de fleurs. D’où cette étude liée à un projet cofinancé par la Confédération et les cantons concernés.

Plus de 1500 agriculteurs ont mis en place des mesures simples, comme laisser fleurir le trèfle ou la luzerne avant de faucher. Autre mesure, renoncer à utiliser un éclateur, soit un dispositif qui permet notamment de réduire le temps de séchage du fourrage, mais qui est dévastateur pour les insectes.

Aider à la survie des abeilles

La biologiste Julie Hernandez, première auteure de l’étude, estime dimanche dans le 12h30 de la RTS que ces mesures sont efficaces. "Des études ont montré que l'on pouvait essuyer des pertes de 35 à 65% d'abeilles qui se retrouvent broyées. Donc c'est mieux pour les insectes dans les prés de ne pas utiliser d'éclateur", explique-t-elle.

"On note aussi une diminution de la mortalité depuis le début du projet. Les colonies résistent mieux à l'hiver. C'est donc positif pour leur développement et pour la survie des abeilles."

L’étude qui associait de manière participative la filière apicole a ainsi démontré que les colonies contenaient 5 à 15% d'ouvrières supplémentaires. La ruche peut ainsi mieux se préparer à l’hiver avec une survie plus élevée au printemps.

Intégrer les mesures aux prairies temporaires

Yann-David Varennes, conseiller agricole à la Fondation Rurale Interjurassienne, explique aussi que "les prairies temporaires, celles qui ont été étudiées pour leur bonne productivité, peuvent avoir un impact positif pour la biodiversité et donc pour les abeilles. Il faut maintenant réfléchir à intégrer des mesures sur ce type de prairies".

Toutefois, il précise que cela est "contre-intuitif, car ce qui est fait pour favoriser la nature est habituellement fait sur des prairies extensives où on ne produit pas. Alors que dans ce cas, on peut produire du fourrage tout en continuant à favoriser les abeilles."

Le suivi de l’étude va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, avant d’éventuelles discussions au niveau de la politique agricole sur le plan national.

Gaël Klein/juma

>> Ecouter l'interview de Yann-David Varennes dans La Matinale :

Des abeilles sur une planche en bois. [RTS - Gaël Klein]RTS - Gaël Klein
Des gestes des agriculteurs pour favoriser la survie des abeilles: interview de Yann-David Varennes / La Matinale / 1 min. / le 29 mai 2023
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