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Le taux d'absentéisme dans le secteur des transports publics romands reste élevé

Le manque de personnel se fait ressentir pour les opérateurs de transport public
Le manque de personnel se fait ressentir pour les opérateurs de transport public / 19h30 / 2 min. / le 22 août 2023
Cet été, plusieurs opérateurs romands de transports publics ont dû se résigner à supprimer des courses en raison d'un taux d'absentéisme élevé. Les conducteurs et conductrices, qui déplorent un métier de plus en plus stressant, sont nombreux à quitter la branche.

Jacques Solande et Daniel Burri, conducteurs retraités des transports publics neuchâtelois (TransN), ont vu leur métier évoluer au fil des années, avec l'augmentation notamment des cadences et du trafic urbain.

"Des fois, vous faites des séries de 10 jours de travail. L'être humain ne supporte plus. On est huit heures en ville, on roule qu'en ville... Les conducteurs en ont ras-le-bol", rapporte Daniel Burri, mardi dans le 19h30 de la RTS.

A Neuchâtel, les cas de maladie sont en hausse dans le secteur et ont forcé la direction de TransN à supprimer des courses. En raison d'un taux d'absentéisme s'élevant à plus de 10% cet été, des collaborateurs et collaboratrices en congé sont régulièrement appelés en renfort.

"Nous n'arrivons pas à faire retomber le taux d’absentéisme aux valeurs d'avant Covid. Force est de constater qu'il y a d'autres aspects à tenir en compte, notamment la satisfaction du personnel", réagit Gabriel Schneider, directeur de production chez TransN.

Augmentation de l'absentéisme généralisée

En Suisse romande, tout le secteur est sous pression. Une augmentation généralisée de l'absentéisme d'environ 2% est constatée.

Dans le Nord vaudois, il a fallu embaucher 18 nouveaux chauffeurs en l'espace d'un an. "C'est un secteur où ça tourne pas mal. Les personnes nous quittent parfois pour des raisons de santé, mais aussi pour se réorienter vers un autre métier", explique Marine Kerhoas, porte-parole du réseau de transports de la Vallée de Joux, d'Yverdon-les-Bains et de Sainte-Croix (Travys).

Pour pallier le problème, la branche cherche à diversifier le profil des nouveaux conducteurs et conductrices. A l'instar de Maria Da Silva Alves, qui travaillait auparavant dans une blanchisserie et a débuté chez Travys il y a deux mois: "Cela demande de l'énergie, il faut rester tout le temps bien concentré et ne pas stresser, car sinon on ne fait que des bêtises", témoigne-t-elle.

Une politique budgétaire décriée

Les syndicats dénoncent de leur côté une politique budgétaire restrictive des mandataires cantons et communes. Ils s'inquiètent notamment de la diminution de l'enveloppe fédérale allouée aux transports publics.

"Les commanditaires serrent la vis et ont tendance à demander une offre identique d'une année à l'autre, mais en donnant moins et sans tenir compte du bien-être du personnel", déplore Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical au Syndicat du personnel des transports (SEV).

En plus de TransN, et même si cela reste rare, les transports publics genevois (TPG) et Car Postal ont eux aussi annoncé des suppressions d'horaires cet été.

Thomas Epitaux-Fallot/iar

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