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Un audit signale des retards dans les mesures d'accompagnement du Léman Express

Les mesures d’accompagnement du réseau Léman Express accusent du retard et certaines sont même abandonnées
Les mesures d’accompagnement du réseau Léman Express accusent du retard et certaines sont même abandonnées / 12h45 / 2 min. / le 16 octobre 2023
Les Cours des comptes genevoise, vaudoise et de la région française Auvergne-Rhône-Alpes posent un verdict sévère sur le Léman Express. La moitié des aménagements du réseau ferroviaire transfrontalier sont en retard, ce qui l'empêche de déployer son plein potentiel et de désengorger le trafic dans le Grand Genève.

Inauguré en 2019, le Léman Express transporte aujourd'hui 60'000 passagers chaque jour entre la France et les cantons de Vaud et Genève. Ce réseau fonctionne, mais autour des gares, les infrastructures ne suivent pas.

Il manque des lignes de bus, des pistes cyclables, des parkings-relais (P+R), constatent les Cours des comptes de Genève, Vaud et de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

>> Ecouter aussi les explications dans le 12h30 :

Le Léman Express. [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
La planification du Léman Express critiquée par un audit franco-suisse / Le 12h30 / 1 min. / le 16 octobre 2023

Mesures en retard

L'audit des trois Cours des comptes conclut que 50% de ces mesures d'accompagnement, censées permettre aux usagers d'abandonner leur véhicule motorisé, sont en retard et 8% ont même été abandonnées. Et souvent, ce sont les mesures les plus chères qui ne sont pas réalisées. Elles représentent trois quarts des sommes allouées aux mesures d'accompagnement.

"Ces mesures sont dans les projets d'agglomération et sont inscrites pour obtenir un cofinancement fédéral", explique Valérie Schwaar, présidente de la Cour des comptes vaudoise, dans le 12h45 de la RTS. Mais ces retards pourraient conduire à une diminution voire un abandon du financement fédéral.

"Et puis on ne sait pas combien de temps la politique de subventionnement de la Confédération sur le trafic d'agglomération va durer à terme", ajoute Valérie Schwaar.

L'audit explique notamment ces retards par une planification de "mauvaise qualité". Certains projets sont dans le flou, déplore-t-elle. Parfois, le maître d'ouvrage d'une mesure n'était même pas au courant qu'il en avait la responsabilité, a relevé Frédéric Varone, de la Cour des comptes de Genève.

P+R en France voisine

La construction de parkings P+R en France voisine est l'un des principaux enjeux. Aujourd'hui, le Conseil d'Etat genevois estime que le canton doit cofinancer ces infrastructures.

"C'est de l'argent bien investi, si possible de façon paritaire", affirme Pierre Maudet, conseiller d'Etat genevois. "Il n'y a pas de raison que la Suisse paie tout, surtout qu'on a une ristourne, une contribution côté français", ajoute-t-il.

>> Relire : Genève doit cofinancer des P+R en France voisine, demande le Grand Conseil

Selon le conseiller d'Etat, ces parkings P+R, accompagnés de "dispositifs de transport public qui fonctionnent", permettraient d'amener les travailleurs "quasiment directement sur leur lieu de travail".

En 2014, Genève refusait en votation un crédit de 3,1 millions de francs pour cinq parkings-relais en Haute Savoie. Neuf ans plus tard, le gouvernement est favorable à un nouveau projet, qui devrait être soumis au vote populaire.

Sujet TV: Julien Chiffelle

Adaptation web: edel avec ats

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