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L'utilisation abusive des stocks de O négatif par les hôpitaux privés dénoncée

Les hommes bi ou gay pourraient bientôt plus facilement donner leur sang. [Keystone - Laurent Gillieron]
Déficit de stock de sang du groupe O négatif dans les cantons de Jura et Neuchâtel / Le 12h30 / 1 min. / le 4 janvier 2024
Dans plusieurs régions de Suisse romande, il manque des réserves de sang O négatif, qui peut être reçu par n'importe quel patient. L'utilisation abusive de ce groupe sanguin par les hôpitaux privés est pointée du doigt.

Comme chaque année, le sang manque dans les centres de transfusion et dans certains hôpitaux suisses. En cause: le manque de donneurs, en période de vacances, et une demande qui ne cesse de croître. Si on exclut la période du Covid-19, qui a mis en pause beaucoup d'activités médicales, le nombre de poches de sang distribuées a, par exemple, dépassé les 17'000 unités en 2023 à Genève. Du jamais vu.

Des cliniques privées font aussi la fine bouche en ne demandant que du sang O négatif. En Suisse, environ 6% des donneurs sont du groupe O négatif. Les hôpitaux, qui reçoivent les grandes urgences, ont un besoin accru évalué à 12%. Toutefois, la médecin et directrice du Centre de transfusion Neuchâtel-Jura Amira Sarraj s'étonne des chiffres bien plus importants du côté des établissements privés.

>> Voir le sujet du 19h30 :

En manque de sang, certains hôpitaux font face à une situation critique alors que la demande de transfusions ne cesse de croître ces dernières années
En manque de sang, certains hôpitaux font face à une situation critique alors que la demande de transfusions ne cesse de croître ces dernières années / 19h30 / 2 min. / le 30 décembre 2023

"C'est de l'abus!"

"Dans la région de Neuchâtel-Jura, la consommation de sang O négatif dans les hôpitaux privés atteint parfois 33%, indique Amira Sarraj jeudi dans le 12h30 de la RTS. Or, ce sont des hôpitaux qui ne reçoivent pas d'urgences. Leur utilisation, à mon avis, nécessite d'être investiguée. Donner du O négatif à un patient qui n'est pas O négatif et qui n'est pas en urgence vitale, c'est de l'abus!"

Et d'ajouter: "Ce sont des produits sanguins que vous n'allez jamais périmer, parce que vous pouvez les donner à n'importe qui." En clair, ce groupe sanguin est prisé afin d'optimiser - économiquement aussi - les transfusions lors d'opérations non vitales.

Le problème est discuté au niveau national, mais Amira Sarraj mise avant tout sur la sensibilisation des établissements.

Propos recueillis par Romain Bardet

Adaptation web: vajo

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