La mobilisation agricole donne lieu à des assemblées, ainsi qu'à des résolutions cantonales
Le Grand Conseil neuchâtelois a accepté mercredi, à une très large majorité, une résolution du PLR. Parmi les objectifs du texte: demander à la Confédération une meilleure reconnaissance des rôles de l’agriculture.
Mardi, le Parlement vaudois avait, lui, accepté un texte affirmant "solennellement son soutien à la révolte paysanne en Europe et en Suisse".
Enfin, le Grand Conseil fribourgeois a voté une résolution similaire le 8 février dernier, qui réclame par exemple un relèvement des prix et l'accroissement de la transparence sur les marges.
Oeuvrer de concert
La députée neuchâteloise Armelle von Allmen Benoit reconnaît jeudi dans La Matinale que ces résolutions sont en partie "symboliques".
Mais l'élue PLR fait également valoir que "quand plusieurs cantons travaillent ensemble, la Berne fédérale écoute". Il s'agissait aussi d'envoyer un signal au monde paysan. "Il était très important de montrer que les revendications et les mouvements de soulèvement sont entendus par le canton de Neuchâtel et partagés par le milieu politique", souligne-t-elle.
Des rassemblements paysans
Alors que des parlements cantonaux affichent leur soutien, des rencontres ont lieu à l'initiative des sections cantonales du mouvement Action agricole.
Quelque 400 professionnels de l'agriculture, de la viticulture et de l'arboriculture se sont ainsi réunis mercredi soir à Martigny, en Valais, pour revendiquer une meilleure rémunération, une plus grande reconnaissance de leurs professions et moins de paperasse.
Ces demandes rejoignent des résolutions déjà présentées dans les cantons de Fribourg, Vaud et Neuchâtel.
La question du passage aux actes
L'assemblée valaisanne, à moitié constituée par des jeunes de moins de 35 ans, semble convaincue, mais seulement jusqu'à un certain point.
"Je trouve les revendications très bonnes. Mais j'attends de voir si cela aboutit. Les politiques sont peut-être derrière nous, mais je ne crois plus la grande distribution", déclare une participante à la réunion.
"Ce n'est que des théories. Pour l'instant il n'y a rien de concret. On verra la suite", renchérit un autre.
>> A lire également : La colère des paysans a gagné la Suisse, mais est-elle justifiée?
Se montrer unis
Le mouvement Action agricole Valais a tenu à montrer un front uni, avec la présence des représentants de l'Union suisse des paysans et de la Chambre valaisanne d'agriculture, ainsi que du conseiller d'Etat en charge de l'Economie Christophe Darbellay.
Se fédérer malgré les différences, tel est le message porté par David Knecht, agriculteur bio à Vouvry. "Nous sommes tous unis dans le même bateau. Qu'on soit producteur bio ou conventionnel, on contribue tous à la santé publique et on essaie de défendre notre croûte", argumente-t-il.
Le monde politique appelé à agir
Comme dans les cantons de Fribourg, Neuchâtel et Vaud, les politiciens et politiciennes valaisans ont été interpellés lors de cette assemblée.
C'est le cas de Vincent Roten, agriculteur et député centriste. "Le premier relais politique que l'on connaîtra sera dans le cadre de la session parlementaire de mars, lors de laquelle je prévois de déposer avec d'autres députés agriculteurs une résolution parlementaire qui demandera au Conseil fédéral d'écouter la base et d'aller dans le sens de ce qui est demandé", indique-t-il.
Diminuer les contrôles
En terres vaudoises, une réunion similaire a eu lieu la semaine passée à Villars-le-Terroir. Un total de 500 agriculteurs étaient présents, ainsi que des élus et la conseillère d’Etat en charge du secteur Valérie Dittli.
Selon elle, il était important d’écouter les revendications des paysans et de leur annoncer des mesures, même si la marge de manœuvre des cantons est restreinte.
"Une des revendications est de diminuer l'administratif pour les agriculteurs au niveau cantonal. Nous avons trouvé une piste partagée, de notre compétence: la fréquence des contrôles. Le canton vient assez régulièrement contrôler si tout est en ordre dans les fermes. C'est toujours du travail pour les agriculteurs. Ils vous diront que cela représente beaucoup de paperasse, mais aussi un investissement financier. Nous n'allons pas arrêter les contrôles, car ils sont nécessaires. Mais le canton de Vaud a une marge de manœuvre pour les diminuer", explique la ministre centriste.
"Si on ne nous entend pas, les actions iront crescendo"
Quant à la mobilisation, elle devrait continuer à se développer. Toujours plus de structures s'organisent en Suisse alémanique.
La présidente du mouvement Action agricole Valais Charlène Taramarcaz se montre, elle, déterminée et ne compte pas s'arrêter là. "Si on ne nous entend pas, les actions iront crescendo", prévient-elle.
Sujets radio: Diana-Alice Ramsauer, Céline Tzaud et Mathilde Schott
Texte web: ami avec ats