La RTS annonce 19 licenciements dans le cadre de son plan d'économies pour 2025
La Radio Télévision Suisse (RTS) a détaillé jeudi son plan d'économies pour 2025. Au total, 46 postes équivalents plein-temps seront supprimés. Le nombre de personnes licenciées se monte à 19.
Comme annoncé le 12 septembre dernier, la RTS est contrainte d’économiser 10 millions de francs en raison de la réduction de l’indexation de la redevance à l’inflation et de la baisse continue des recettes commerciales, explique-t-elle jeudi dans un communiqué.
Pour réaliser ces économies, la RTS précise qu'elle va optimiser ses modes de production et réduire un certain nombre de prestations internes. L’impact sur le programme restera limité, ajoute-t-elle. Certaines émissions, telles que Helvetica, Sport Dernière, Vivants, Nouvo et le Journal radio de 22h30, vont tout de même être supprimées.
La grille estivale en télévision sera pour sa part allégée dès l’année prochaine. Les captations de musique classique, ainsi que les contributions à quelques partenaires seront également affectées, tout comme la présence de la RTS lors de manifestations culturelles et sportives.
Impact aussi sur les prestataires externes
Interviewé jeudi dans l'émission Forum, Pascal Crittin, directeur de la RTS, a assuré que, malgré ces difficultés, le service public continuera d'informer, cultiver et divertir le public, y compris sur les plateformes numériques.
En réponse à la proposition du syndicat SSM de recourir aux fonds propres de la SSR plutôt que de licencier, Pascal Crittin explique que cette solution "n'est pas envisageable" car ces réserves sont destinées à couvrir divers risques financiers. De plus, poursuit-il, il s'agit des fonds propres détenus par la SSR et non par la RTS, cette dernière ne peut donc puiser dans ces ressources comme bon lui semble.
La redevance génère, aussi, de la richesse, et lorsqu'elle diminue cela a des répercussions sur l'économie dans son ensemble
"Il est important de préciser que ces réductions affectent aussi indirectement des fournisseurs, des prestataires de services, des maisons de production externes et d'autres partenaires à qui nous achetons des biens et services", tient à souligner le directeur de la RTS. "La redevance génère de la richesse, et lorsqu'elle diminue — ou même lorsqu'elle stagne sans être réduite — cela a des répercussions sur l'économie dans son ensemble".
>> Ecouter l'interview de Pascal Crittin dans Forum :
"Impact social réduit"
La direction de la RTS indique qu'elle a "pu réduire l'impact social des mesures d'économies grâce à un travail plus approfondi et à la prise en compte de propositions du personnel". Dix-neuf licenciements seront prononcés, contre une trentaine estimée dans un premier temps. Les autres suppressions de postes seront réalisées à travers des départs à la retraite anticipée, des fluctuations naturelles et la suppression de postes vacants.
Au total, 46 postes à plein-temps disparaîtront, sur près de 1800 personnes employées à la RTS. La direction de l'entreprise indique par ailleurs qu'elle poursuivra la réduction de l'encadrement (-15% depuis 2017).
nr/hkr
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Critiques syndicales
Le syndicat des médias SSM désapprouve le plan d'économies présenté par la direction de la RTS. "Quelques propositions marginales ont été acceptées, mais l'essentiel a été refusé", a déclaré Jean Burgenmeister, secrétaire syndical, devant la centaine de collaborateurs rassemblés jeudi à la mi-journée au pied de la Tour de la RTS à Genève. Ils manifestaient contre ces licenciements et ces "départs à la retraite forcés".
"La RTS doit trouver d'autres solutions pour ces économies", a insisté le secrétaire syndical. Et de déplorer que les coupes se fassent toujours sur le dos des collaborateurs sans que les cadres ne soient touchés. Un appel à la solidarité des cadres a d'ailleurs été refusé par ces derniers, a-t-il ajouté. Le syndicat demande à la RTS de puiser dans ses fonds propres pour ne pas toucher aux emplois, le temps de mener une réflexion sur le fond.
ats