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La viticulture de l'Arc jurassien doit s'adapter au changement climatique

L’impact du changement climatique sur le vin de l'Arc jurassien: interview de Valentin Comte
L’impact du changement climatique sur le vin de l'Arc jurassien: interview de Valentin Comte / Forum / 5 min. / le 20 février 2024
Le réchauffement climatique a un impact généralement positif sur la culture de la vigne dans l'Arc jurassien, selon les chercheurs en climatologie appliquée de l'Université de Neuchâtel. Mais ils craignent malgré tout le climat après 2050.

L'évolution des températures ouvre aujourd'hui la possibilité de cultiver une plus grande variété de cépages et le risque de gel tardif reste stable, selon l'étude neuchâteloise.

Valentin Comte, l'un des auteurs de l'étude et docteur à l'UNINE, estime en effet qu'il y a "encore beaucoup de marge et d'avenir pour le pinot noir dans la région".

Les réjouissances pourraient toutefois être de courte durée. "C'est plutôt au-delà de 2050 (...) qu'on voit des effets différents, des hausses de températures qui peuvent être drastiques pour 2100 et très inquiétantes pour la survie du vignoble", avertit le scientifique mardi au micro de Forum.

Le chercheur se veut toutefois aussi rassurant et évoque "des situations qui restent tout à fait viables dans les scénarios les plus optimistes".

>> Pour aller plus loin, lire : Le vignoble neuchâtelois devra s'adapter au changement climatique

Des températures trop chaudes

Parmi les défis auxquels doit faire face la viticulture, Valentin Comte note la température. D'autant que dépasser les 35 degrés est de plus en plus courant, souligne-t-il. "A ces températures, les baies se flétrissent et sèchent", ajoute le docteur.

Des systèmes d'irrigation pourraient aider à combattre ces fortes chaleurs, selon lui, tout comme la pose de couverts végétaux durant l'hiver. Ils permettraient d'augmenter la quantité d'eau qui s'infiltre dans les sols durant les pluies hivernales. Ces solutions peuvent permettre de "pérenniser la culture" du pinot noir dans la région, assure le chercheur.

>> Lire aussi : L'irrigation à la rescousse de la vigne vaudoise contre le réchauffement

Un vigneron du bord du lac de Bienne a pour sa part évoqué les adaptations qu'il doit déjà faire pour faire face au réchauffement, en notant que le vin est plus sucré avec ces températures élevées.

"Avant, on a toujours effeuillé pour avoir plus de soleil sur les raisins et maintenant on arrête. Peut-être qu'on doit planter les vignes dans une autre direction qui est moins touchée par le soleil", indique également Werner Schweizer.

>> Regarder le sujet du 19h30 sur le pinot noir qui pourrait s'imposer à Neuchâtel pour faire face au réchauffement climatique :

Les vignerons s'adaptent au réchauffement climatique. À Neuchâtel, le pinot noir pourrait s'imposer.
Les vignerons s'adaptent au réchauffement climatique. À Neuchâtel, le pinot noir pourrait s'imposer. / 19h30 / 2 min. / le 22 septembre 2020

Propos recueillis par Thibaut Schaller

Adaptation web: juma avec ats

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"Dégustations scientifiques"

Martine Rebetez, qui dirige le groupe de recherche en climatologie appliquée de l'UNINE, et son équipe ont présenté une série d'événements publics, des "dégustations scientifiques", qui auront lieu dès le 27 février dans l'Arc jurassien. Elles réuniront des climatologues, des oenologues et des vignerons locaux qui échangeront sur les résultats des études menées par l'Université de Neuchâtel, avec la possibilité pour le public de réagir et de poser des questions.

Ces soirées seront aussi l'occasion de goûter les vins produits dans la région et d'évoquer les cépages qui pourraient y être cultivés dans les prochaines décennies. Trois rencontres sont déjà prévues à Neuchâtel le 27 février, à Grandson le 19 mars, et à Delémont le 26 mars.

Ces événements permettent aussi de "comprendre de quoi il est question car on retrouve les impacts du réchauffement climatique directement dans le goût du vin", insiste encore Valentin Comte.