Alors qu'à Genève, il est désormais interdit d'installer une chaudière à gaz ou à mazout, le canton de Vaud penche lui pour un remplacement obligatoire des installations fossiles.
Cette accélération de la transition énergétique suscite une certaine méfiance dans les milieux immobiliers, a appris l'émission de la RTS Temps Présent. Les faîtières de la branche jugent notamment les délais trop serrés et le financement public insuffisant.
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Possible référendum dans le canton de Vaud
"Nous allons discuter avec les députés pour leur expliquer notre prise de position et leur faire part de nos suggestions, puis en fonction du texte final qui sera adopté par le Grand Conseil, nous évaluerons si le lancement d'un référendum est opportun ou non", déclare Frédéric Dovat, secrétaire général de l'Union suisse des professionnels de l'immobilier (USPI) pour le canton de Vaud.
Dans un premier temps, le Conseil d'Etat vaudois envisageait une participation de 60 millions de francs par an, ce que les milieux immobiliers jugent insuffisant. A Genève, pour faire passer sa loi, le Conseil d'Etat avait également dû revoir sa copie et se montrer plus généreux envers les propriétaires.
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Des possibles hausses de loyer
En tous les cas, les aides publiques ne couvriront pas l'entier des frais de rénovation. Les propriétaires devront donc passer à la caisse et la grande interrogation réside dans l'évolution des loyers.
"Je pense que pour une bonne partie des locataires, il pourra y avoir des hausses de loyers, notamment pour les locataires qui ont des baux vraiment en dessous de ce qui est pratiqué aujourd'hui sur ce marché de pénurie", explique Christian Dandrès, avocat à l'ASLOCA Genève. "En ce qui concerne les locataires qui ont conclu des baux récemment avec des loyers déjà élevés, ils seront, pour la plupart, protégés. Il y a grosso modo une moitié de locataires qui seront impactés et une moitié qui ne le seront pas."
Le bâti représente 50% des émissions de CO2. La rénovation des bâtiments et des systèmes de chauffage constitue donc un levier majeur pour atteindre l'objectif de neutralité carbone fixé à 2050 par les accords de Paris, dont la Suisse est signataire.
Myriam Gazut et Olga Baillif