Parlomètre: le romand de quel coin parlez-vous? Faites le test
La RTS remercie les quelque 30'000 utilisateurs qui ont répondu à nos questions durant le mois de septembre. Grâce à ceux-ci, nous vous proposons aujourd'hui les cartes détaillées de quelques perles des "parlers" romands.
Cyrille Gay-Crosier, avec la collaboration de Tybalt Félix
Calculs de probabilités et de fréquences: Marc Gay-Balmaz (assistant) et Orestis Malaspinas (maître d'enseignement), Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève
Conseils et documentations linguistiques: Mathieu Avanzi, Professeur, Université de Neuchâtel, Dis-voir!
Mathieu Avanzi: "La Suisse romande est très petite, mais on peut voyager à travers les mots"
Par sa richesse de "parlers" différents, la Suisse romande est un terrain de jeu extraordinaire pour un linguiste. Ce n'est pas Mathieu Avanzi, professeur de linguistique à l'Université de Neuchâtel, qui dira le contraire.
"La Suisse romande est grande comme deux départements français, mais on peut vraiment voyager à travers les mots. Linguistiquement, c'est très riche", se réjouit ce natif de Chambéry, en France.
Un enracinement régional
Comme il l'explique au micro du 19h30, la France, bien que plus grande, n'offre que très peu de différences linguistiques régionales. "Elles sont trop éloignées et sont minuscules par rapport à celles que l'on peut observer en Suisse romande. C'est fascinant de voir qu'en Suisse romande des mots restent enracinés régionalement."
Plusieurs raisons se cachent derrière ces différences de "parlers" romands. "Il y a d'abord le système scolaire qui fait que l'on va apprendre le français localement dans telle école et que l'on va partager avec les camarades." Mais il y a surtout l'identité cantonale, qui est forte en Suisse romande. "Ce qui fait que certains mots sont associés à certains cantons et que l'on va s'en servir pour s'opposer aux autres cantons", poursuit-il.
Grande tolérance à la variation
Et contrairement à la France, "où il y a tout de suite des moqueries", on observe en Romandie une grande tolérance à la variation. "Les Suisses romands sont très habitués. On peut le voir avec des mots comme huitante ou quatre-vingts, on ne se moquera jamais, on comprend."
Quoi qu'il en soit, pour le linguiste, on ne dit jamais faux. "La bonne variante est celle qui est utilisée localement. Il n'y a pas une variante qui est standard. On a d'ailleurs du mal à dire s'il y a un suisse romand ou un français de Suisse romande qui est correct ou de référence. Toutes les variantes se valent", conclut-il.