Les marques sur les rochers ne laissent aucun doute: le niveau du Léman est très bas actuellement et ce n'est pas un hasard. Comme c'est le cas durant chaque année bissextile, la hauteur du lac est abaissée de 85 centimètres pour permettre les travaux d'entretien des rives.
"Des blocs de cailloux et de rochers ont été remis. C'est pour la protection en cas de gros coup de tabac", détaille Jean-Paul Demierre, municipal à Bourg-en-Lavaux, vendredi dans le 12h45. Quelque 1600 tonnes de rochers ont ainsi été installés.
La hauteur du lac fixée très précisément
La hauteur du lac est fixée très précisément depuis près de 150 ans en raison d'une bisbille entre les cantons de Genève et de Vaud. A l'époque, ce dernier subit en effet des inondations en raison des infrastructures que Genève construit sur le Rhône.
En 1884, les cantons de Vaud, de Genève et du Valais signent un accord qui règle la hauteur du lac. Actuellement, tout repose sur le barrage du Seujet à Genève qui régule le Léman: de juin à décembre, la hauteur maximum est de 372,3 mètres et au minimum de 371,6 mètres de mars à avril.
A noter que la France n'a pas eu voix au chapitre et n'a toujours pas son mot à dire aujourd'hui. "La question est toutefois ressortie l'été dernier puisque Paris voit un important intérêt de l'eau du Rhône pour refroidir les centrales nucléaires et donc aimerait avoir son mot à dire", explique Lionel Gauthier, directeur du Musée du Léman de Nyon.
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Reportage TV: Léandre Duggan
Adaptation web: lan avec ats
Un projet-pilote pour renaturer les rives du Léman à Dorigny
Un tronçon de 250 mètres de rives du lac Léman va prochainement être renaturé sur le site de Dorigny, à Saint-Sulpice (VD). Ce projet-pilote constitue la première intervention menée dans le cadre de la planification cantonale de revitalisation des rives lacustres. Conduit par la commune, le chantier est prévu pour dix semaines et démarre la semaine prochaine.
Le tronçon ciblé se situe à l'est du Port des Pierrettes à Saint-Sulpice en direction de Lausanne, indique l'Etat de Vaud. Les travaux visent plusieurs objectifs. Les interventions vont permettre le remplacement des enrochements actuels par l'aménagement de différents milieux naturels liés aux rives, en particulier des surfaces de roselière ainsi que des plantations de saules et d'aulnes dans la partie terrestre.
Le développement d'une végétation diversifiée profitera à de nombreuses espèces animales et végétales qui trouveront refuge dans cette nouvelle zone reconquise par la nature. Il permettra également d'assurer la stabilité de la rive dans ce secteur, poursuit le communiqué.
Les travaux accordent aussi une place importante aux usagers du site puisque le sentier piéton sera agrémenté d'une plateforme d'observation en bois pour que le public puisse s'immerger dans le milieu naturel. Les besoins exprimés par le centre nautique de l'Université de Lausanne ont aussi été pris en compte lors de la conception du projet.
Le coût de ce chantier s'élève à 800'000 francs, financés à 35% par la Confédération, 60% par le Canton et 5% par la commune.