Qui sont ces Romands derrière les photos diffusées lors de la Météo sur la RTS?
Tout a commencé au début des années 2000, avec une séquence météo diffusée une fois par semaine, où les téléspectateurs étaient invités à envoyer leurs photos. "Au début, il y avait trois ou quatre personnes qui nous envoyaient régulièrement des images de grande qualité, comme Marc Brodard et Daniel Aebersold", explique Philippe Jeanneret, l'emblématique "Monsieur météo" de la RTS.
"Quand nous avons décidé d'intégrer des photos plus fréquemment dans nos éditions météo, j'ai demandé à ces passionnés de nous envoyer systématiquement leurs photos, afin de créer un engouement. Et ça a fonctionné. La qualité était au rendez-vous et d'autres personnes ont suivi. Aujourd'hui, nous recevons parfois jusqu'à soixante photos par jour", dit-il dans Couleurs locales.
Penser au placement du "speaker" sur le plateau
Ces photographes amateurs ne sont pas seulement des témoins du temps qui passe, mais aussi des observateurs privilégiés du dérèglement climatique. Daniel Aebersold, un ancien imprimeur en héliographie de Leysin, ne se lasse pas de capturer les variations du temps. "Je sors par n'importe quel temps et j'ai du plaisir à le faire", confie-t-il.
Lorsqu'il prend une photo, il réfléchit à la composition, toujours en pensant au cadrage pour la météo. "Le sujet principal doit être à gauche, mais pas trop. Parce que le 'speaker' se place à droite.", précise-t-il, fidèle à sa technique. Mais pour Daniel Aebersold, les photos qu'il prend ont un but bien précis: être partagées. "Mes photos sont faites pour être montrées. Tout le monde me dit: 'Ah, j'ai vu ta photo!' Ça me fait plaisir, parce qu'elles sont partagées", dit-il avec une certaine émotion.
Marc Brodard, originaire de La Berra (FR), partage cette même passion pour la nature. Il remarque que les longues périodes de froid se font de plus en plus rares. "Le réchauffement climatique existe, c'est évident", constate-t-il.
Ses appareils photos, souvent des modèles compacts lui permettent de capturer des instants sans avoir à se charger de matériel lourd. "Je ne me considère pas comme un photographe, je fais juste de la photo. Les règles de la photographie, je ne les connais pas. J'ai connu des règles toute ma vie, maintenant je n'en veux plus", sourit-il.
"Ne pas chercher un cliché pour la télé"
De son côté, Georges Hulmann, de Saulcy (JU), utilise son smartphone pour prendre des photos. "Je ne cherche pas spécialement un cliché pour la télé, mais lorsque je suis dehors, j'ai l'œil ouvert", explique-t-il. Son état physique ne lui permet plus de s'aventurer dans les sentiers du Jura, mais cela ne l'empêche pas de capturer des images lors de ses trajets en voiture.
André Gerber, passionné de randonnée à Tête de Ran (NE), met également en avant la beauté du paysage. La météo l'a toujours accompagné, il a travaillé dans l'aviation pendant plus de quarante ans. Il profite de ses randonnées pour capturer les vues magnifiques qu'offre le canton de Neuchâtel, une région où le soleil semble toujours plus présent dans les hauteurs.
Comme Georges Hulmann, André Gerber privilégie son smartphone pour ses photos. "Il n'y a pas mieux pour capturer un instant", dit-il, évoquant les nombreuses photos qu'il prend et partage après ses sorties en montagne.
Enfin, Jean-Sébastien Stegen capture des images depuis les sentiers de randonnée de Champex-Lac (VS). Pour lui, la photographie est une manière de "voler un instant au temps qui passe". "La photo permet de figer un moment, d'arrêter le temps pour illustrer le temps qu'il fait", souligne-t-il, avec une touche poétique.
Une fois la photo envoyée, il ne reste plus qu'à attendre 20h pour savoir si le cliché a été sélectionné par le Service météo de la RTS pour être diffusée dans l'édition du soir.
Sujets TV: Jeremy Riser
Adaptation web: Valentin Jordil