Résumé de l’article
Plus d'un quart du corps estudiantin et du personnel de la HES-SO a subi du sexisme
L'enquête mandatée par la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) a été réalisée par l'institut MIS Trend auprès de l'ensemble du corps estudiantin et du personnel, soit environ 42'000 personnes, indique la HES-SO jeudi dans un communiqué. Les personnes interrogées devaient indiquer si ces situations avaient été vécues ou observées durant les 12 derniers mois ou auparavant.
Les cas les plus graves, soit des attouchements, des propositions d'avantages contre faveurs sexuelles, des "revenge porn" (ou pornodivulgation, une pratique consistant à diffuser des images intimes sur les réseaux sociaux pour se venger d'une rupture, ndlr), viols et tentatives de viols, concernent un peu moins de 4% du total des personnes qui ont répondu. Les deux tiers de ces cas se sont déroulés en dehors de la HES-SO, souvent dans un cadre privé.
Les étudiantes sont les plus confrontées aux comportements harceleurs: 58% d'entre elles ont été la cible d'au moins une des situations listées dans le questionnaire. Il s'agit notamment de remarques dégradantes, de messages non sollicités à nature sexuelle, d'allusions, de sifflements ou de contact corporel non désiré.
La prévention à améliorer
Les résultats montrent également que les dispositifs de prévention contre le harcèlement ne sont pas encore suffisamment connus. Au total, seulement 29% de la communauté dit en avoir connaissance. Ce chiffre tombe à 16% pour les étudiantes. Des efforts restent donc à faire pour améliorer l'efficacité des dispositifs et le suivi de la prise en charge.
Les résultats de cette vaste enquête confirment ainsi que l'institution est touchée par ce phénomène comme l'ensemble de la société. Luciana Vaccaro, rectrice de la HES-SO souligne dans l'émission Forum que les chiffres "ne (la) surprennent pas": "la HES-SO, c'est une communauté de 40'000 personnes qui sont aussi le reflet de la société".
"Ce qui est important, ce sont les mesures que nous mettons en place pour que la HES-SO soit un espace de travail et d'étude sûr pour tout le monde", insiste la rectrice.
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Nouvelle enquête en 2027
La HES-SO a annoncé qu'elle allait, conjointement avec les hautes écoles, renforcer la prévention et la gestion du harcèlement sexuel et sexiste. Elle compte mieux cibler ses mesures en se concentrant sur les étudiantes et étudiants.
Des actions systématiques de prévention et de sensibilisation et un rappel de la politique de tolérance zéro de l'institution envers ces comportements seront menés à chaque rentrée académique. Une collaboration avec la Fédération des associations étudiantes sera mise en place pour former leurs membres à la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel et sexiste.
Pour le personnel des hautes écoles, le nombre de formations sur le harcèlement sexuel et sexiste sera augmenté. La HES-SO promet aussi de mettre en exergue de manière plus forte auprès de sa communauté le cadre normatif et les moyens d'action des hautes écoles pour traiter et sanctionner les cas.
Ces travaux débutent immédiatement et l'ensemble des mesures prévues se déploieront jusqu'à la rentrée académique 2025. Afin de mesurer l'évolution du phénomène et la pertinence des mesures prises, l'enquête sera reconduite en 2027.
ats/iar