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Les villes proposent des mesures contre les dérapages de la vie nocturne

A Lausanne, la municipalité de gauche a décidé de serrer la vis au monde de la nuit. [Jean-Christophe Bott]
La vie nocturne et ses effets secondaires, ici Lausanne, représentent un défi toujours plus important pour les autorités communales suisses. - [Jean-Christophe Bott]
Les villes suisses ont décidé de se coordonner pour prendre des mesures face aux dérapages liés à la vie nocturne. La limitation de l'alcool est présentée comme un moyen efficace.

La vie nocturne urbaine est marquée par une augmentation de la violence, du bruit et de la masse de déchets. Devant ce constat, l'Union des villes suisses ne veut pas rester passive et propose une série de mesures.

Même observation à Berne, Lausanne ou Zurich: la vie nocturne et ses effets secondaires représentent un défi toujours plus important. La première cause de conflits réside dans la surconsommation d'alcool, ont déclaré les représentants des villes suisses devant les médias lundi à Berne.

Hausse des prix et sensibilisation ont peu d'effet

Dans cette optique, les villes proposent d'augmenter les prix sur les boissons alcoolisées. Une mesure qui ne donne pas entière satisfaction. Plutôt que de consommer des alcopops, frappés d'une taxe spéciale, toujours davantage de jeunes mélangent eux-mêmes alcools forts et boissons sucrées.

Avec d'autres qui ont fait leur preuve, cette mesure est présentée dans le rapport "Vie nocturne urbaine. Analyse de la situation et des mesures envisageables". D'une manière générale, les opérations de sensibilisation ont peu d'effet. La meilleure solution contre les débordements demeure la répression.

ats/cab

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La violence entre les jeunes augmente

La violence entre jeunes dans l'espace public a doublé au cours des 20 dernières années. Pas de hausse en revanche dans le domaine privé et à l'école, indique une étude publiée par le programme de prévention officiel "Jeunes et violence".

La libéralisation des horaires d'ouverture des débits de boissons ainsi que l'extension de l'offre des transports publics la nuit conduit à une consommation d'alcool et de drogue accrue, entraînant une augmentation de la violence dans l'espace public.

La majorité des bagarres a lieu aux alentours de 2h du matin.

Les jeunes ne sont en revanche pas plus enclins à la violence qu'auparavant, affirme l'auteur du texte Denis Ribeaud, sociologue à l'EPF de Zurich. Selon lui, la stagnation, voire la diminution des taux de violence dans le domaine privé et le contexte scolaire corroborent cette opinion.

La répression dans les villes suisses

Les actions "saluées":
- Les cellules de dégrisement mises en place à Zurich

- La dénonciation systématique des infractions à Saint-Gall

- Le déploiement de patrouilles de police à Lausanne dans les zones "à risque"

- Les clubs désireux de prolonger leurs horaires d'ouverture sont contraints de se plier à certaines exigences à Berne

Les actions diversement appréciées selon les cantons:
- L'interdiction de la vente d'alcool en soirée. Grégoire Junod (PS), directeur de la sécurité à Lausanne, en est un fervent partisan. Mais à Saint-Gall, où la disposition est déjà en vigueur, on remarque que les adolescents font leurs achats plus tôt dans la journée pour la contourner.

- Le couvre-feu rencontre également des avis partagés. Alors que la ville de Lausanne a introduit une "heure blanche" obligeant les clubs à fermer leurs portes de 5h à 6h du matin, la commune de Lucerne a abandonné cette pratique qui donne lieu, selon elle, à d'importantes concentrations de foule. L'absence d'heure de fermeture imposée permettrait de diluer la masse des fêtards.