Et si les rives du lac Léman étaient submergées par une vague géante de plus de 10 mètres? C'est l'étude que mène depuis le mois de février à l'Université de Genève Emmanuel Garnier, spécialiste de l'histoire des risques et du climat au Centre national de la recherche scientifique.
Crainte pour les centrales nucléaires
"Outre les conséquences pour les riverains du lac, la hantise des autorités suisses est que l'onde provoquée par le tsunami ne se propage au-delà de Genève (...) et que la vague ne s'évacue par le goulet d'étranglement du Rhône jusqu'à venir toucher les centrales nucléaires du Bugey (à 110 km de Genève) et de Saint-Alban", explique le scientifique dans le Parisien lundi.
Dans une étude parue en 2012, la question était déjà évoquée mais la probabilité qu'un tsunami touche une centrale nucléaire "est impossible à quantifier", selon la chercheuse Stéphanie Girardclos. Emmanuel Garnier entend ainsi déterminer avec précision l'impact d'un tsunami semblable à celui de 536 (lire encadré).
vkiss
Plusieurs tsunamis en Suisse
Dans une étude publiée en 2012, la chercheuse Stéphanie Girardclos avait déclaré que "le risque de tsunami dans les lacs est actuellement sous-estimé." L'étude rappelait les précédentes catastrophes suisses.
En l'an 563, l'écroulement d'un pan de montagne à l'est du lac Léman avait provoqué un tsunami. Une vague de 8 mètres s'était alors propagée le long du lac jusqu'à atteindre Genève.
En 1584, un séisme près d’Aigle entraîne un éboulement et un tsunami qui aurait inondé Villeneuve, Lausanne et Genève.
Le 16 septembre 1601, un tremblement de terre de magnitude 6 dans le lac des Quatre-Cantons déclenche des vagues qui submergent Lucerne.
Le 2 septembre 1806, une chute de roche du Rossberg détruit le village de Goldau. La partie orientale du massif atteint le lac de Lauerz, déclenchant un tsunami de 15 mètres de haut.