De plus en plus de petites communes romandes pointent leurs caméras sur l'espace public pour prévenir les incivilités, les vols et le vandalisme, révèle mardi l'émission InterCités de la RTS.
Si Chavornay (VD) s'apprête à franchir le pas, Attalens (FR) a déjà installé des caméras en 2012. Depuis, les déprédations ont diminué.
Un investissement de 22'000 francs
"Nous n'avons pas eu besoin de les visionner, donc nous n'avons pas eu de déprédations", confirme le syndic d'Attalens Michel Savoy. Avec 3200 habitants, la commune était, avant 2012, confrontée à des arrachages de stores, d'arbustes, des jets de pierre et à beaucoup de tags. "Il y a même eu un départ d'incendie", indique l'édile.
Alors que l'installation de six caméras a coûté 22'000 francs, la commune a économisé 11'000 francs par an depuis 2012, soit le montant des dégâts causés par le vandalisme sur son périmètre.
"Souvent, les problèmes ressurgissent"
"La vidéosurveillance permet d'éclaircir certains types de crimes, ceux qui se passent sous les yeux de la caméra, mais ils auront souvent tendance à se déplacer vers d'autres lieux", note Francisco Klauser, professeur assistant en géographie à l'Université de Neuchâtel.
L'efficacité des caméras en matière de prévention est moins sûre. "Souvent, on constate une amélioration quelques mois après l'installation du dispositif, mais sur du long terme les problèmes ressurgissent", souligne ce spécialiste de la vidéosurveillance constatant que "les gens finissent par oublier la présence de ces caméras, très petites, y compris les délinquants".
Maurice Doucas/jgal
Autre stratégie à Estavayer-le-Lac
Autre commune fribourgeoise, Estavayer-le-Lac a privilégié une autre piste que celle de la vidéosurveillance. Elle a amélioré l'éclairage public et organisé des patrouilles plus régulières.
"Le fait d'avoir des rondes de jour ou de nuit était à notre avis plus dissuasif que la vidéosurveillance. Nous avons estimé que cela serait plus onéreux et moins efficace que le contrôle physique des espaces publics par la police", explique Michel Zadory municipal chargé de la sécurité.
Si le petit vandalisme a diminué à Estavayer-le-Lac, de nouveaux cas de déprédations sont constatés chaque semaine dans la ville de 6200 habitants.