Les communes font toujours plus appel aux agents de sécurité privés

Alors que l'assurance La Mobilière annonce cette semaine qu'elle va mandater des agents privés pour dissuader les cambrioleurs à la Chaux-de-Fonds, la commune vaudoise de Bex a engagé de son côté une société pour assurer la sécurité des bâtiments publics. Ces deux exemples illustrent une tendance qui se vérifie partout en Suisse, non sans susciter certaines craintes.

Pascal Luthi, commandant de la Police cantonale neuchâteloise, confirme que la collaboration entre agents publics et privés s'accentue. Il y a aujourd'hui déjà plus de 1000 agents de sécurité qui sont autorisés à exercer dans le canton de Neuchâtel, soit deux à trois fois plus que le nombre de policiers. "Ils font un travail qui est important dans l'architecture sécuritaire cantonale, au bénéfice des privés qui les emploient et qui les paient", souligne Pascal Luthi.

Une police publique pour tous

Ce dernier note que la police fait un autre travail, en collaboration avec eux. "Nous n'agissons pas simplement pour ceux qui ont les moyens de payer, mais pour l'ensemble de l'ordre et de la sécurité publics, avec l'ensemble du spectre des priorités, et pas simplement quelques objets qui auraient été prédéfinis à l'avance".

Aide sur les lieux problématiques

Si cette présence ne fait pas l'unanimité au sein des forces de l'ordre, elle permet une meilleure protection des lieux à problème. C'est l'avis de Pascal Wüthrich, commandant de la Police du Chablais vaudois (EPOC). "Ce serait prétentieux de notre part de dire qu'on va couvrir les neuf heures au quotidien dans ces rues où il y a du trafic de stups, ça demanderait des effectifs conséquents", explique-t-il en évoquant la situation à Bex.

A Bex comme à La Chaux-de-Fonds, ces mesures restent des projets-pilote. Mais si elles s'avèrent fructueuses, le nombre d'agents privés risque bien d'augmenter à l'avenir.

Coraline Pauchard/oang