Genève et Lausanne se mobilisent pour les sans-abris en prévision de la vague de froid de ces prochains jours. A Genève, un troisième abri PC a été ouvert aux Pâquis lundi soir, augmentant de 100 lits la capacité d'hébergement d'urgence hivernal qui passe à 300 lits. A Lausanne, les hébergements d'urgence passent de 120 à 165 places.
La conseillère administrative Esther Alder, en charge du Département de la cohésion sociale et de la Solidarité en ville de Genève, précise qu'il s'agit de mettre à l'abri toutes les personnes qui seraient dehors. "Nous invitons les personnes qui ont connaissance de situations de nous en rendre compte, pour qu'on puisse aller les chercher et leur proposer un abri", lance-t-elle.
Pas une question financière
A Lausanne, Oscar Tosato, municipal en charge notamment de la cohésion sociale, assure qu'une place en abri n'est pas une question d'argent. "Lorsque ces personnes se présentent à la centrale qui octroie les bons, ils tiennent compte des conditions (…) Et il est possible que dans un certain nombre de cas, on les finance. Par ailleurs, précise-t-il, le Centre social protestant, la Fondation ABS et Caritas ont aussi des cartes d'accueil qu'ils peuvent octroyer gratuitement.
Oscar Tosato souligne que l'augmentation de la capacité d'accueil de nuit génère aussi une pression sur le point d'eau, sur la distribution de nourriture."Ca nous oblige à ouvrir aussi l'espace le dimanche après-midi et le lundi après-midi, habituellement des moments fermés", précise-t-il.
oang
Portrait-type des bénéficiaires
Daniel Simecek, intendant en charge de l'abri PC de la Vallée de la jeunesse à Lausanne, dresse le portrait-type des usagers de ce centre d'urgence.
Il s'agit essentiellement de personnes originaires d'Afrique noire, ainsi que quelques Roms et Maghrébins, explique-t-il.
Ces personnes sont prises en charge en partie par l'EVAM (qui gère les requérants d'asile dans le canton de Vaud), mais ne veulent pas aller y dormir, poursuit l'intendant.
"Normalement, on ne devrait pas autoriser ça, mais on n'a aucun moyen de contrôle."
Daniel Simecek fait état aussi de quelques enfants en bas âge (5 ou 6 actuellement), qui accompagnent leurs parents.