Comme Berne, c'est le couteau sous la gorge que Neuchâtel a coupé dans l'aide sociale en 2013. Le canton affiche un taux record de bénéficiaires, avec près de 7% de sa population. Le gouvernement a donc diminué les forfaits pour les moins de 35 ans, avec l'espoir de sortir les jeunes de l'aide sociale pour les réinsérer professionnellement.
"Pas d'avenir à l'aide sociale"
"Chez nous, le message extrêmement clair c'est: il n'y a pas d'avenir à l'aide sociale quand on est jeune", explique Jean-Nat Karakasch, ministre socialiste en charge de l'Action sociale. "Donc on a effectivement réduit les montants pour les jeunes de moins de 35 ans qui n'ont pas de charge de famille, mais on a aussi investi bien davantage dans les programmes de réinsertion et dans les mesures préventives", précise-t-il.
Et les résultats sont là: le nombre de jeunes qui s'inscrivent à l'aide sociale diminue.
Chiffres vaudois encourageants
Le constat est le même dans le canton de Vaud, qui a réduit son aide en 2005 pour privilégier les bourses d'études.
"On a 2700 jeunes qui sont sortis de l'aide sociale pour devenir des apprentis, pour la grande majorité (…), des gens qui ont un revenu d'apprenti et un complément en provenance des bourses", annonce le ministre socialiste Pierre-Yves Maillard, chef du Département de l'action sociale. "Un bon tiers a achevé sa formation, et dans les trois mois qui suivent, ils obtiennent à 50% d'entre eux un emploi", ajoute-t-il.
Limiter l'aide sociale aux jeunes pour les inciter à se former est une formule qui fonctionne, du moins pour ceux qui ont la chance de trouver un emploi.
Encore faut-il que le marché du travail ne soit pas saturé. C'est précisément l'inquiétude de Cédric Dupraz, conseiller communal POP du Locle. "Au niveau théorique tout à fait d'accord, au niveau pratique, ce concept n'est pas possible en l'état", a-t-il estimé dans le Journal du matin.
Alexandra Richard/oang