Dans un communiqué, l'association explique avoir été contrainte de licencier l’intégralité du personnel à fin mai. Le bilan sera déposé "après une séance qui se tiendra à la mi-juin", précise-t-elle.
Profora Bejune est en cessation de paiements et la faillite est donc inévitable. "C’est ainsi que se termine définitivement un travail de 15 ans et un partenariat avec de nombreuses institutions engagées", peut-on lire encore.
Occuper et former les requérants
Lors de sa création en 1999 à l’initiative de personnalités de l’Arc jurassien, Profora Bejune a été chargée d’organiser des programmes d'occupation et de formation en français pour les requérants d’asile des cantons de Berne, du Jura et de Neuchâtel.
A l’époque, on parlait surtout d’aide au retour et pas forcément d’intégration. Seize ans plus tard, le contexte a évolué, tout comme le cadre légal et le nombre de prestataires. Ainsi Neuchâtel n’avait dernièrement inscrit aucun participant aux cours qui étaient dispensés à Bienne et dans sa région.
"Aujourd'hui, l'intégration et toutes les personnes migrantes avec un statut légal sont prioritaires dans les cours. Je pense que cela a posé un petit peu de problèmes avec la gestion des affaires" explique Roland Beeri, président de l'association et ancien délégué à l’intégration du canton de Berne
Ce sont les autorités bernoises qui avançaient l’argent pour le fonctionnement de l’association et qui ont récemment exigé de sa direction un plan d’assainissement des finances qui n’a pas été mis en oeuvre.
Une vingtaine d'emplois perdus
Aujourd'hui, Profora Bejune est en cessation de paiements et son directeur - en incapacité de travail à 100% - est aux abonnés absents. Une vingtaine de personnes ont été licenciées et les 200 requérants en formation devront trouver un autre cadre.
"On est en train de discuter avec (…) le canton de Berne pour trouver une solution", explique Roland Beeri. Le président souligne que ce sont les cantons qui ont la responsabilité d'organiser des cours. Il se montre optimiste quant aux solutions qui seront trouvées.
Le Jura pas touché financièrement
Dans le Jura, on précise que le canton ne perd pas un centime dans cette affaire, puisqu'il ne faisait que payer les factures. On ajoute aussi que, dès le mois de septembre prochain, les requérants auraient de toute façon été dirigés vers le programme Comunica, placé sous la direction du Bureau de l'intégration de la République et Canton du Jura.
Gaël Klein/oang