Ce nouveau centre vise essentiellement à augmenter le nombre de donneurs, alors que le nombre de patients en attente de dons ne cesse de croître.
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Concrètement, il s'agit de prélever des organes sur des patients en état végétatif dont le coeur va s'arrêter; une technique jadis délicate du point de vue éthique et légal, mais désormais autorisée.
Temps restreint pour convaincre la famille
En temps normal, les organes peuvent être prélevés lorsque la mort cérébrale est prononcée. Le personnel médical a alors le temps d'aborder la question avec la famille, puisque le coeur du donneur potentiel bat encore. Par contre, si le coeur s'arrête avant le cerveau, le prélèvement "à cœur arrêté" doit se faire immédiatement et la discussion avec la famille avant la mort cérébrale, ce qui était interdit jusqu'ici.
Dès 2011, cette pratique a été autorisée. "Maintenant nous pouvons aborder ce sujet avec les proches avant que le patient soit en mort cérébrale", a expliqué à la RTS Philippe Eckert, médecin responsable du programme latin de don d'organes.
Donneurs supplémentaires attendus
Pour le CHUV de Lausanne et les HUG de Genève, cette nouvelle pratique "permet d’avoir des donneurs supplémentaires, qui normalement auraient été écartés par les anciennes habitudes", estime pour sa part Pierre-Yves Maillard. Le conseiller d'Etat vaudois en charge de la Santé et président de Swisstransplant parle d'une "chance pour sauver davantage de vies grâce à des organes qui seraient perdus sinon".
Si le prélèvement à coeur arrêté est l'une des pistes suivies pour améliorer le taux de dons en Suisse, l'autre défi est toujours de convaincre les proches. Le taux d'acceptation avoisine les 60% en Suisse romande mais n'est que de 40% en Suisse alémanique. Ainsi, une sensibilisation de la famille par un personnel médical bien formé sera toujours nécessaire malgré tous les progrès médicaux.
Pietro Bugnon