A Fribourg, les enseignants ont reçu mardi des conseils de la part de la Direction de l'instruction publique pour aborder les événements du week-end dernier avec leurs élèves: "A la suite des attentats de Charlie Hebdo, certains enseignants s'étaient retrouvés assez démunis pour évoquer le contexte de ces attaques", a expliqué jeudi à la RTS Marianne Meyer, conseillère scientifique à la Direction de l'instruction publique, de l'Etat de Fribourg (DICS).
Le courriel envoyé par la DICS contient plusieurs liens vers des sites spécialisés. On y trouve notamment un dossier du Journal Junior d'Arte ou encore le dossier sur le terrorisme de RTSdécouverte: "Chaque enseignant reste libre d’aborder ou non le sujet", a précisé Marianne Meyer qui ne note aucun retour particulier de la part des écoles sur les éventuelles discussions menées en classe.
Beaucoup d'émotion et des questions
A Genève, les attentats ont notamment été intégrés dans deux disciplines au cycle d'orientation, "histoire et citoyenneté" ainsi que le cours "médias images": "Du matériel d'émission a été montré aux élèves, ainsi qu'une manchette d'un journal français, dans le but d'une analyse critique", selon Isabelle Vuillemin, du Service enseignement et évaluation de l'enseignement obligatoire, à Genève.
Beaucoup de questions ont été soulevées par les élèves: "Lundi matin, il y avait beaucoup d'émotion et beaucoup de questions sur ce qu'est l'Etat islamique, ce qu'est une fiche "S" ou pourquoi les attentats ont-ils été commis à Paris spécifiquement".
Minute de silence
En Valais, on note plusieurs initiatives dans les établissements scolaires, telle qu'une minute de silence observée au foyer des étudiants du collège des Creusets à Sion. En classe la question a également été évoquée: "Chaque enseignant a abordé les événements sous l'angle de leur cours", confirme Benjamin Roduit, recteur du collège des Creusets.
Dans le canton de Vaud, tout comme dans le canton du Jura, rien de particulier n'a été mis en place à la suite des attaques, et la "liberté a été donnée à chaque enseignant d'aborder cette question, a-t-on fait savoir du côté des départements concernés.
Mathieu Henderson
"Les élèves avaient clairement besoin de parler"
Enseignante dans la commune fribourgeoise de Praroman (FR), Paola a discuté avec ses élèves de 7H (10-11 ans) des attaques dès lundi matin durant une vingtaine de minutes.
Elle relève plusieurs réactions parmi ses 27 élèves: "Tous avaient clairement besoin d'en parler. Certains ont ressenti de la peur comme cet élève qui était à Dijon durant le week-end. Un autre de mes élèves, de nationalité française, a vu ses parents s'agiter pour prendre des nouvelles de proches."
Tous n'ont pas été aussi marqués: "Beaucoup semblaient conscients de ce qui s'était passé, mais ont dit se sentir en sécurité dans leur village", selon précisé l'enseignante.