Selon le gouvernement bernois, une solution acceptable pour toutes les parties a été trouvée. Il l’écrit dans sa réponse à une motion lui demandant de s’engager en faveur de la cohésion nationale, menacée par cette affaire. Mais en réalité, on est très loin d’une solution.
Bataille autour du capital de Swissgrid
Les Romands veulent éviter à tout prix un réseau électrique entièrement contrôlé par les Alémaniques. Emmenés par la conseillère d’Etat vaudoise Jacqueline de Quattro, ils font tout pour pouvoir racheter les actions Swissgrid mises en vente par la société Alpiq, qui représentent 30% du réseau.
Mais les Bernois de BKW convoitent le même paquet et veulent faire usage de leur droit de préemption pour l’obtenir. Mais ce droit est actuellement suspendu, précisément, suite à un recours des Romands.
Berne s'est avancé un peu trop vite
En plein bras de fer, le gouvernement bernois affirme donc qu’une solution est trouvée. Mais "on s’est un peu trop avancés", reconnaît la directrice bernoise des Travaux publics, des Transports et de l’Energie Barbara Egger-Jenzer. "Selon mes informations, qui viennent de BKW, on est en pourparlers avec Mme De Quattro et les personnes responsables, et on est très proches d’une solution", précise-t-elle. La Bernoise - qui siège elle-même au conseil d’administration de BKW - reconnaît donc que la solution n’est pas sur la table, mais affirme qu'on en serait très proche.
Les Romands ne veulent pas "être éjectés"
"Je ne peux malheureusement pas confirmer", répond la directrice vaudoise du Territoire et de l’Environnement Jacqueline de Quattro. "Les discussions sont toujours en cours et nous n'avons pas l'intention d'être éjectés du réseau. Donc les discussions avancent mais n'ont pas encore abouti". La conseillère d'Etat romande précise que la solution proposée "ne garantit même pas un siège au conseil d'administration" et qu'elle n'est "pas propre à nous satisfaire."
De son côté, la société BKW parle de négociations en bonne voie et se dit convaincue qu’elles aboutiront. Selon les informations de la RTS, le pacte qu’elle propose aux cantons romands est cependant très loin de les satisfaire.
Alain Arnaud/oang