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A Genève et Lausanne, deux approches de la sécurité des fan zones

Euro 2016: le risque d’attentats existe bel et bien en Suisse
Le risque d’attentats existe bel et bien en Suisse durant l'Euro / 19h30 / 2 min. / le 8 juin 2016
Genève et Lausanne accueillent durant l'Euro deux des plus grandes fan zones de Suisse. A Genève, l'enceinte sera fermée et la fouille systématique; à Lausanne, la sécurité reposera surtout sur le renseignement.

D'une capacité d'environ 12'000 personnes, la plus grande fan zone de Suisse et ses trois écrans géants prendront leurs quartiers sur la plaine de Plainpalais à Genève dès vendredi, pour un mois de football. A Lausanne, la fan zone d'Ouchy pourra accueillir entre 10'000 et 12'000 supporters, les soirs de grande affluence.

L'organisation de la manifestation genevoise a été confiée à Nepsa, l'agence événementielle du député PLR Frédéric Hohl. Pour remporter l'appel d'offre de la Ville de Genève, l'exploitant a dû présenter un projet clé en main et entièrement autofinancé, ainsi qu'un concept de sécurité satisfaisant aux exigences des services du conseiller d'Etat Pierre Maudet. La Ville de Lausanne a pour sa part directement mandaté la société Manifservices, avec qui elle avait déjà collaboré, et a contribué à hauteur de 50'000 francs à l'élaboration du projet.

Dans les deux villes, le dispositif sécuritaire repose sur le recours à des agents de sécurité privés, dont le nombre sera adapté selon les matches, certaines rencontres étant considérées comme plus à risque que d'autres. "L'analyse sera faite jour par jour, voire heure par heure", explique Anthony Diesner, coordinateur général pour la "Footarena" de Plainpalais chez Nepsa. A Genève, 18 vigiles sont prévus lors des "petits matches" et jusqu'à 30 pour les matches "chauds". Les effectifs pourront varier de 15 à 40 sur le site lausannois. Les agents de sécurité seront épaulés par des samaritains.

Pas de fouille à l'entrée de la fan zone de Lausanne

A Lausanne, la fan zone sera entièrement ouverte et l'accès sera libre, sans fouille prévue à l'entrée. Marc Vuilleumier, conseiller municipal en charge des sports, explique que la Ville mise sur le renseignement: "il y a une coordination entre toutes les polices du canton, la gendarmerie et les polices municipales, qui évalueront chaque jour s'il y a des risques ou pas." "Nous n'avons aujourd'hui aucun signe montrant qu'il y aura des problèmes", assure-t-il.

Personne n'entrera sans avoir été contrôlé.

Anthony Diesner, coordinateur général pour la "Footarena" de Genève

A la "Footarena" de Plainpalais, en revanche, les agents de sécurité seront postés à l'intérieur de l'enceinte ainsi qu'aux deux entrées, où ils contrôleront tous les sacs et effectueront des palpations sous le contrôle de la police. "Personne n'entrera sans avoir été contrôlé", affirme le coordinateur Anthony Diesner, "c'est aussi une demande de la population".

Au total, l'organisateur genevois consacre 300'000 francs à la sécurité sur un budget global de 1,5 million. Robert Bruchez, directeur de la société lausannoise Manifservices, fait pour sa part état d'un budget global de près de 500'000 francs dont un peu plus du tiers, soit près de 180'000 francs, est consacré à la sécurité.

La police inquiète de la "liesse post-match"

En cas de débordement, il est prévu que la police prête main forte aux agents privés. D'une manière générale, la sécurisation de la périphérie des fan zones est, elle, entièrement du ressort des polices communales et cantonales. "Pour des raisons tactiques", ces dernières communiquent très parcimonieusement sur le dispositif prévu. Tout au plus sait-on que les effectifs seront "un peu plus conséquents" que la normale.

On n'est pas du tout dans la configuration de nos camarades belges ou français.

Capitaine Christophe Bobillier, chargé de la gestion de la fan zone genevoise

Si elle est prise en compte, la menace terroriste ne justifie pas de faire des fan zones romandes des camps retranchés. "On n'est pas du tout dans la configuration de nos camarades belges ou français", estime le capitaine Christophe Bobillier, chargé de la gestion de la fan zone genevoise. Selon lui, il y a en Suisse romande des risques plus directs: "c'est du mouvement de foule qu'on se méfie le plus."

Plusieurs communiqués des polices cantonales romandes diffusés ces derniers jours détaillent d'ailleurs une série de mesures en matière de circulation pour gérer les "manifestations de liesse post-matches" des supporters, cortèges intempestifs de véhicules et autres "attroupements". Sans être encouragés, ils seront tolérés dans les cantons de Vaud et Fribourg, mais seulement pendant "60 minutes" après la fin des rencontres.

>> Développement dans le 19:30 de la RTS

Annabelle Durand, Pauline Turuban

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D'autres sites en Suisse romande pour regarder les matches

Vaud: Deux autres sites de rassemblement sont prévus dans le canton, l'un aux Jardins du Rivage à Vevey et l'autre à la patinoire d'Yverdon-les-Bains.

Valais: C'est aussi dans une patinoire que jusqu'à 3000 personnes sont attendues par la Municipalité à Martigny, alors qu'un écran sera monté sur la place centrale à Monthey, à l'initiative des cafetiers-restaurateurs.

Fribourg: La ville de Fribourg accueillera les fans au stade St-Léonard, où la manifestation est organisée par les espoirs du football fribourgeois. Un écran de 17 mètres carrés y sera installé, avec une capacité de 2500 places.

Neuchâtel: Le stade de la Maladière à Neuchâtel sera doté d'un écran géant de 37 m2. La ville ouvrira une tribune pour accueillir jusqu'à 3000 personnes. La ville du Locle montera une grande tente avec écran géant pouvant contenir entre 200 et 250 personnes.

Jura: Un écran géant sera dressé par le football-club à la Halle des fêtes à Bassecourt.

ats/ptur