"La politique locale perd en importance, elle n’intéresse plus les citoyens", constate le politologue Andreas Ladner chargé de ce monitoring détaillé dimanche par les hebdomadaires Ost- et Zentralschweiz am Sonntag. Pour expliquer cette tendance, il évoque la mobilité croissante de la population. "Les gens ne travaillent plus là où ils habitent, le village n'a plus l’importance d’autrefois."
Le phénomène touche surtout les localités de 1000 à 2000 habitants. La participation moyenne y a diminué de près d'un dixième de 2009 à 2016 à 6,8%. Par rapport à 1988, lorsque l'enquête a été menée pour la première fois, la valeur a presque diminué de moitié, précise le journal alémanique.
La participation aux assemblées reste plus élevée dans les petites communes. Mais la tendance est aussi à la baisse. Dans les municipalités de moins de 250 habitants, la participation a diminué de 2 points de pourcentage entre 2009 et 2016, à 21,5%.
Cette situation explique aussi pourquoi près de la moitié des communes suisses peinent à trouver des candidats pour des fonctions exécutives.
Scrutins plutôt qu'assemblées?
Le maintien de ces assemblées communales se justifie-t-il? Le processus démocratique doit pouvoir se faire, mais certaines communes de taille moyenne ont décidé de remplacer les assemblées par des parlements, des conseils généraux. Ce qui pose aussi des problèmes de recrutement.
Plusieurs communes lucernoises de taille moyenne ont, elles, renoncé à convoquer les citoyens et soumettent toutes les décisions municipales au scrutin populaire. Ce choix rencontre un succès certain: la participation est bien meilleure dans les urnes que dans les salles communales.
Déconnecté, mais plus représentatif
Si cette solution déconnecte les citoyens de leurs autorités - plus de débats et plus de possibilités de modifier des objets soumis au vote - il n’empêche que le vote populaire est certainement plus représentatif de l'opinion de tous les citoyens qu'une assemblée qui en réunit à peine 5%.
Alain Arnaud/lgr