Ces deux textes cantonaux ainsi que le texte en préparation au niveau suisse ont des argumentaires très proches, qui renvoient aux rappels à l'ordre réguliers du Conseil de l'Europe à la Suisse en la matière.
A Schwyz, l'initiative prévoit notamment l'obligation de publier les budgets de campagne des partis, les dons des entreprises ainsi que les dons de personnes physiques à partir de 5000 francs.
"Risque de déséquilibre démocratique"
Pour Noah Beeler, président des Jeunes socialistes schwytzois, il s'agit d'une exigence démocratique. "Il y a le risque d’un déséquilibre démocratique: que les personnes qui ont plus d’argent aient davantage voix au chapitre et puissent favoriser leurs propres intérêts économiques", explique-t-il. "Ce qui signifie que la vie politique risque d’être de plus en plus contrôlée par le monde économique."
Vers des contrôles "disproportionnés"
Mais l'ensemble des partis bourgeois schwytzois sont opposés à cette initiative sur la transparence. A l'UDC, Roland Lutz y voit un obstacle au bon fonctionnement de la vie politique. "Cela va occasionner une charge bureaucratique et des contrôles disproportionnés", estime le président cantonal du parti. "Et puis, un citoyen doit être libre de ses engagements politiques, sans que l’on sache qu'il choisit de financer tel ou tel parti. De la même manière, par exemple, lorsque vous votez, votre bulletin est secret."
Trois autres cantons - Neuchâtel, Genève et le Tessin - ont déjà adopté de telles réglementations sur la transparence du financement des partis. Un oui à Schwyz le 4 mars serait une première en Suisse alémanique et, à ce titre, un signal encourageant pour les initiants dans la perspective d'une future votation fédérale sur ce sujet.
Séverine Ambrus/oang