L'an dernier, la Direction des douanes de Franche-Comté a intercepté 140 ressortissants suisses transportant leurs ordures côté français, soit 20 de plus qu'en 2016, comme le révélait récemment Le Parisien.
Au total, les autorités de cette région de l'est de la France ont estimé à près de dix tonnes la quantité de dépôts sauvages helvétiques en 2017, y compris les déchets industriels. Mais sans compter les résidents suisses qui ont réussi à passer entre les mailles du filet des douanes françaises.
La taxe au sac appliquée par tous les cantons romands mis à part Genève serait à l'origine de cette pratique. A Neuchâtel, un sac à ordure de 35 litres coûte deux francs. Résultat: la tentation est grande de ne pas payer et aller déposer ses poubelles de l'autre côté de la frontière.
Des produits suisses dans les sacs poubelle à La Cluse-et-Mijoux
La Cluse-et-Mijoux, petit village du Doubs, connaît bien le problème. Chaque week-end, une dizaine de sacs à ordure suisses sont abandonnés sur le territoire de la commune.
"Ce sont bien des sacs vendus dans les magasins suisses, donc il n'y a aucun doute", explique dans le 19h30 de jeudi Yves Louvrier, maire de La Cluse-et-Mijoux. "Nous avons parfois eu le culot d'ouvrir certains sacs pour voir ce qu'il y avait exactement dedans et quasiment tous les produits provenaient de Suisse!"
Autre preuve: les enregistrements de la dizaine de caméras installées près des containers pour tenter d'enrayer le phénomène qui exaspère les locaux. Face à cette situation, la commune verbalisera bientôt les contrevenants.
Les autorités suisses n'ont pas été sollicitées par les françaises
Côté suisse, à La Chaux-de-Fonds, les autorités condamnent tout en relativisant.
"Sans le minimiser, dix tonnes, c'est un volume assez important, mais il faut le comparer aux 25'000 tonnes de déchets produits chaque année dans le seul canton de Neuchâtel", indique Marc Arlettaz, conseiller communal en charge de la sécurité, des espaces publics et des énergies.
Le canton de Neuchâtel et les communes se disent par ailleurs surprises de n'avoir jamais été sollicitées par leurs homologues français sur cette question. Mais elles admettent ne pas connaître de solution miracle pour mettre un terme à ces pratiques.
Miroslav Mares/tmun