Ces concentrations parfois très élevées dépassent le maximum autorisé par la législation européenne.
Il s'agit de la première analyse de ce type sur les plages du lac Léman, a indiqué lundi l'Université de Genève associée pour l'occasion à des chercheurs de Plymouth.
Même défi que pour les océans
Cette étude parue dans la revue Frontiers in Environmental Science, l'une des rares à examiner les plastiques dans les lacs d'eau douce, montre que, comme les océans, ces habitats sont également touchés par la pollution plastique.
Le but était de mesurer l'impact des débris plastiques sur la faune et la flore. Les chercheurs ont ainsi collecté en 2016 des déchets sur douze plages autour du Léman.
Ils y ont trouvé plus de 3000 débris de plastique tels que jouets, stylos, cotons-tiges, tuyauterie, emballages alimentaires et des fragments de plastique. "Une grande partie du plastique était similaire à celle que l'on trouve sur les plages marines, telles que les bouteilles, les pailles et le polystyrène", note l'étude.
ats/gax
Des décennies dans le lac
Parmi les 3000 déchets collectés pour la recherche de l'Université de Genève, plus de 600 ont été passés à la loupe au moyen de la fluorescence X pour rechercher des toxines et déterminer la composition chimique des matériaux. La présence fréquente d'éléments dangereux, tels que le brome, le cadmium, le mercure et le plomb, dans des concentrations très élevées dans certains cas, a été détectée.
L'abondance de ces éléments toxiques, aujourd'hui restreints ou interdits, reflète combien de temps le plastique a été dans le lac. Le mercure, par exemple, est un métal qui n'a pas été utilisé dans les plastiques depuis des décennies, selon l'équipe helvético-anglaise. Jusque dans les années 1950, on recourait à cette substance pour la pigmentation. Ce que confirme la couleur des déchets trouvés, rouge ou brun rougeâtre.
Danger pour les animaux
Les plastiques collectés sont susceptibles de causer les mêmes problèmes à la faune d'eau douce que marine. "L'enchevêtrement et l'ingestion sont les plus préoccupants", selon une chercheuse genevoise. Quand ces débris sont mangés par les animaux, "les conditions acides et riches en enzymes de l'estomac peuvent accélérer la vitesse à laquelle ces toxines sont libérées dans le corps", affectant ainsi les animaux.