Depuis une quinzaine d’années, toutes les villes suisses prennent des mesures pour retrouver une perméabilité, en installant par exemple du goudron absorbant, des puits d’infiltration et en séparant les canalisations d'eau de pluie et des égouts.
Des coûts importants
Ce sont les plans généraux d'évacuation des eaux (PGEE) qui définissent ces mesures, dont les travaux se chiffrent en dizaines voire centaines de millions de francs et s’étalent sur plusieurs décennies.
Une carte de l’aléa ruissellement
Malgré des mesures, il n'est pas toujours possible d'empêcher l’eau de déferler dans les rues. Reste alors à protéger les bâtiments. Durement frappée par des inondations en 2005, Lucerne expérimente.
Il y a deux ans, canton et assureurs des bâtiments ont élaboré une carte de l'aléa ruissellement, qui offre pour la première fois une vue d'ensemble des rues touchées lors de très fortes précipitations et les zones de cuvettes dans lesquelles l'eau pourrait s'accumuler.
"Cette nouvelle carte nous permet de montrer aux propriétaires d’immeubles où se trouve le problème", explique Markus Wigger, responsable de la prévention au sein de l'Établissement d'assurance contre l'incendie et les éléments naturels à Lucerne. "Nous constatons que près de 70 à 80% des dégâts liés à l’eau viennent du ruissellement."
Depuis la parution de cette carte, près de 300 bâtiments ont pris des mesures anti-inondations, comme des systèmes de protection métallique amovibles, placés devant les entrées de bâtiments.
En juillet prochain, cette carte sera étendue à l'ensemble du territoire suisse.
La protection contre les crues subventionnées
En dehors des plans généraux d'évacuation des eaux (PGEE), la Confédération subventionne à hauteur de 35% les "petits" travaux de protections contre les crues. Dans le canton de Neuchâtel par exemple, peu de communes ont, jusqu'ici, franchi le pas.
Les politiques sont souvent réticents à accorder un crédit "en sachant qu'il n'y a rien eu depuis 50 ans", explique Jean-Pierre Leuenberger, conseiller communal à Boudry (NE), qui a elle débloqué 350'000 francs certains travaux.
Julien Guillaume / Mouna Hussain