La cheffe de l'Instruction publique genevoise Anne Emery-Torracinta veut mener une consultation avec les directions d'écoles, les enseignants, les élèves et les parents, dans la foulée de la nouvelle loi adoptée en France.
>> Lire : Genève songe à interdire les téléphones portables dans les écoles
A Genève, les téléphones portables sont en principe déjà interdits en classe. La question sera de savoir s'il faut aller plus loin en formalisant des règles telles que le dépôt obligatoire du téléphone à l'entrée en classe, voire une interdiction de prendre son portable avec soi dans l'enceinte de l'école pour les élèves du primaire et du cycle d'orientation.
Fédéralisme oblige, chaque canton a ses propres règles - avec, en plus, une certaine autonomie laissée aux directions d'établissements. Mais un principe semble toutefois appliqué un peu partout: les élèves doivent garder leur portable éteint et "invisible". Ils doivent donc le laisser dans leur sac et ne le sortir que sur demande de l'enseignant, à des fins pédagogiques.
Vaud annoncera des mesures à la rentrée
Certains cantons, comme Fribourg, le Jura ou Berne, semblent plutôt d'avis que les règles existantes suffisent. Pour d'autres cantons, c'est bel et bien un thème de discussion. Ainsi, le Département vaudois de la formation et de la jeunesse devrait annoncer lui aussi des mesures lors de sa conférence de presse de la rentrée.
Au-delà des téléphones portables, des questions se posent plus globalement sur la place des nouvelles technologies en milieu scolaire. Les outils numériques et leur usage font désormais partie intégrante du Plan d'études romand ou du Lehrplan 21 alémanique, et les cantons oeuvrent aussi dans ce domaine.
"Identité numérique" des élèves en Valais
Ainsi, le Service valaisan de l'enseignement a indiqué à la RTS qu'il est en train de concrétiser un projet visant à donner une "identité numérique" à chaque élève du Cycle d'orientation et du secondaire II, pour pouvoir communiquer sans papier. Les élèves pourront accéder à une plateforme numérique via un identifiant.
Ces défis du numérique seront également à l'ordre du jour de la prochaine réunion des directeurs cantonaux de l'Instruction publique de la Suisse romande et du Tessin, à l'automne.
La conseillère d'Etat neuchâteloise Monika Maire-Hefti, présidente de la Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin,
Mathieu Cupelin/oang
La position de la conférence latine de l'Instruction publique
Interviewée jeudi dans l'émission Forum, la présidente de la Conférence Intercantonale de l'Instruction Publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) Monika Hefti estime qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une loi interdisant l'utilisation des téléphones portables, "ce qui n'est d'ailleurs pas non plus le cas en France où la nouvelle loi est formulée d'une manière très ouverte", rappelle-t-elle.
La conseillère d'Etat neuchâteloise précise que tous les cantons romands ont déjà "des règles très claires et simples aujourd'hui".
Elle estime que la question ne fait pas véritablement problème, "mais cela doit être un défi auquel on doit être attentifs au niveau des cantons", précise-t-elle. "Je pense aussi que l'école ne va de toute façon pas pouvoir faire sans les téléphones portables.
Une autre idée pourrait être d'intégrer ces téléphones dans certains cours. Les utiliser comme outil pédagogique, cela me semblerait aussi une piste intéressante à développer."
>> Ecouter l'interview de Monika Maire-Hefti dans l'émission Forum: