L'enseignement de l'informatique, du numérique, est désormais une priorité et un laïus politique dans tous les cantons. Mais ils oublient parfois la réalité du terrain, dénonce le syndicat des enseignants romands (SER).
La simple définition de cette thématique fait déjà problème, relève le vice-président du syndicat Olivier Solioz. "On parle beaucoup d'informatique, de numérique ou de pensée computationnelle (programmation, robotique), constate-t-il. "Donc on demande que les cantons se mettent d'accord sur le vocabulaire: est-ce de l'informatique pure et dure? De la bureautique? De la programmation?"
Inquiets, les enseignants réclament des états généraux du numérique pour débattre de ces questions et se faire entendre.
Formation sur PC, travail sur Mac
Pour eux, le principal point noir est la formation. Certains se retrouvent démunis face aux outils technologiques, explique Samuel Rohrbach, président du SER. "Il peut y avoir des enseignants qui ne suivent pas de formation continue par rapport à l'informatique, ou alors des situations où vous êtes formé sur l'utilisation d'un type de PC et dans votre école vous avez une autre marque. Il faut former les enseignants. C'est bien beau d'avoir un tableau interactif si on l'utilise pour écrire avec un stylo dessus."
Inégalités en matière de moyens
A cela s'ajoutent les problèmes d'équipement et leur financement. Là aussi, les disparités sont nombreuses et il manque une vision commune. "Des enseignants ont tous les moyens numériques pour pouvoir travailler ces objectifs et d'autres enseignants sont encore à devoir utiliser un ordinateur pour une classe de 24", note Olivier Solioz. "Et là, on arrive à des difficultés pour atteindre les mêmes objectifs."
Pour faire face à ces nombreux défis, le syndicat va lancer l'an prochain une vaste consultation de ses membres et des milieux concernés.
Martine Clerc/oang