Certains cantons interdisent l'usage du portable en classe dans leur loi. Les élèves des cantons de Genève, du Valais et de Fribourg qui transgressent cette règle peuvent se voir confisquer leur appareil.
Ailleurs, chaque établissement fixe ses règles. En général c'est l'interdiction qui prédomine en classe. En revanche, dans les préaux, la situation varie selon l'école et selon l'âge des élèves.
Genève planche même sur une interdiction générale aussi bien en classe que dans les préaux. Ce serait une première en Suisse, calquée sur l'interdiction prononcée en France.
Intégrés dans le programme
La plupart de ces règlements prévoient toutefois des exceptions. Par exemple, lorsque le portable s'avère utile dans le cadre de l'enseignement. "Filmer une expérience scientifique, créer des films d'animation, utiliser un dictionnaire, sont autant d'exemples d'une intégration réussie", cite par exemple le Département de l'éducation de Neuchâtel.
Il existe dans tous les cantons des programmes d'enseignements plus ou moins poussés aux médias, images et technologies de l'information et de la communication (MITIC).
Généralement, ce sont les écoles qui fournissent les équipements: les cantons de Genève, du Jura et du Valais, par exemple, mettent des tablettes à disposition, tandis que Fribourg meuble ses classes de bons vieux ordinateurs.
Il est rarissime que les élèves utilisent leur téléphone ou leur tablette personnelle. Les quelques projets pilotes qui existent se compteraient sur les doigts de la main en Suisse romande.
Protection des données
La généralisation de l'utilisation d'appareils privés dans les écoles publiques reste problématique, même dans un cadre pédagogique, en raison de la protection des données, notamment dans le cadre des plateformes d'échange de messages de type WhatsApp. Utilisé en Valais au secondaire 2, il est expressément interdit dans la loi fribourgeoise. Les autres cantons déconseillent et évitent leur usage.
Les écoles et communes du canton de Berne sont tenues de respecter la législation sur la protection des données.
Dans le canton de Vaud, "l'école ne peut pas encourager les élèves à fournir leurs données personnelles à des sociétés qui les utiliseront à des fins de marketing", précise le Département de la formation. L'âge minimum de 16 ans fixé par WhatsApp pour ouvrir un compte est un obstacle de plus à son utilisation à l'école obligatoire.
Certains cantons comme Genève ou Fribourg développent leurs propres plateformes d'échange scolaires totalement sécurisée.
Laurent Dufour/fme