En Suisse romande, une partie du domaine skiable de Verbier a ouvert ses portes vendredi, convaincant 4000 amateurs de ski et de snowboard à s'élancer sur l'unique piste disponible à 2700 mètres d'altitude. Dans les Alpes vaudoises, le domaine skiable de Glacier 3000 a quant à lui ouvert une piste après plusieurs semaines de travaux et malgré un glacier qui a fortement souffert cet été.
Pour les stations, le lancement précoce de la saison relève d'une stratégie commerciale. "Cela permet de mettre toute la clientèle en mode hiver", explique au 19h30 Laurent Vaucher, directeur de Téléverbier. "Nos clients se disent qu'ils pourront skier cet hiver et donc achètent un abonnement, cela nous aide grandement."
Une saison d'hiver pour laquelle les perspectives s'annoncent positives, rapportait cette semaine le centre de recherches conjoncturelles (KOF). Celui-ci table sur une hausse de 2,3% des nuitées en Suisse - villes comprises - en se basant sur des conditions météorologiques moyennes. Cette demande touristique en hausse devrait avoir un effet positif sur les remontées mécaniques, ajoute le KOF.
Des tarifs partiellement voire entièrement flexibles
Quant aux forfaits de ski, leur prix pour un et six jours va augmenter en moyenne de 1,3% cet hiver, selon une enquête menée par les Remontées mécaniques suisses (RMS) auprès d'une cinquantaine de domaines. Une entreprise sur deux ne modifierait pas ses prix.
De plus en plus de domaines skiables proposent des forfaits à prix flexibles, note par ailleurs la faîtière de la branche. Avec par exemple des rabais de prévente en ligne ou des prix en fonction de la météo, comme à Belalp (VS) et Pizol (SG), et désormais Wiriehorn (BE) et Lauchernalp (VS).
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Certaines stations ont même complètement abandonné les prix fixes, notamment Zermatt.
Les abonnements à prix cassé toujours d'actualité
La tendance des abonnements de saison dégriffés se confirme également. En Suisse romande, cinq nouveaux domaines ont rejoint le Magic Pass lancé l'an dernier, pour un total de trente stations. Autre exemple d'abonnement à prix cassé, la Wintercard de Saas-Fee a été proposée cet hiver pour la troisième année consécutive.
Lancées pour faire remonter la fréquentation des pistes helvétiques, ces solutions "low-cost" font toujours débat. Les stations parviennent-elles à accroître leurs recettes? Au final, ne se cannibalisent-elles pas entre elles plutôt que d'attirer de nouveaux skieurs?
En avril dernier, les stations de ski partenaires du Magic Pass avaient tiré un bilan positif de la première saison de l'opération, avec un chiffre d'affaires global en progression de 29% par rapport à 2016-2017.
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Texte web de Tamara Muncanovic
Reportage TV de Nadia Esposito
Faire face au défi climatique
Comme pour les autres stations de ski, les domaines de plus haute altitude font face au défi du réchauffement climatique. A Verbier par exemple, la saison d'hiver dure six mois, mais la station mise de plus en plus sur un tourisme quatre saisons.
Comme au Glacier 3000, où cette nouvelle stratégie a porté ses fruits. "Il y a 12 ans, nous avons commencé à travailler surtout avec des groupes originaires d'Asie", explique Bernhard Tschannen, directeur de Glacier 3000. "Nous avons investi 30 millions pour finir le point d'excursion Glacier 3000." Ainsi, le domaine est passé d'un ratio de 60% de skieurs et 40% de piétons il y a 10 ans à 70% de non-skieurs aujourd'hui.