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Outre-Sarine, des jeunes se disputent le titre de "Bronx" pour leurs localités

La cité-dortoir argovienne de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. [Keystone - Alessandro Della Bella]
La cité-dortoir argovienne de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. / Le 12h30 / 2 min. / le 6 mars 2019
Des bandes rivales de deux cités-dortoirs alémaniques revendiquent chacune l'appellation de "Bronx de la Suisse" pour leur commune. Les médias parlent de guerre des gangs autour de Zurich.

L’affaire alimente la chronique cette semaine outre-Sarine, alors que la Suisse romande découvre les dérives de la violence gratuite avec le procès de Saint-Jean à Genève.

>> Lire : Deux des auteurs d'une agression gratuite et ultra violente jugés à Genève

La bataille autour de ce "titre", entre des jeunes de Spreitenbach (AG) et Dietikon (ZH), est à l’origine d’une flambée de violence juvénile qui a fait un blessé samedi dernier dans la première des deux communes.

Tout a commencé la semaine dernière, lorsqu’un humoriste a posté sur Snapchat un mème décernant la palme de "Bronx de la Suisse" à Spreitenbach. Vexés, les jeunes de Dietikon ont répliqué en s’estimant plus "ghetto" que leurs voisins argoviens.

Et deux bandes de jeunes de diverses nationalités en sont venues aux mains samedi dernier au centre commercial de Spreitenbach. Un garçon de 16 ans a sorti un couteau, blessant un rival de 15 ans à la jambe. Depuis son lit d’hôpital, celui-ci a déclaré à la presse qu’il ne portera pas plainte - une question d’honneur. Pendant ce temps, les appels à la vengeance se multiplient sur les réseaux sociaux.

Rivalité entretenue sur les réseaux sociaux

La presse de boulevard alémanique laisse entendre qu'il faut s’attendre à une flambée de violence entre les deux cités. Le Blick a publié mardi une nouvelle vidéo montrant une bagarre entre des groupes plus jeunes encore, des enfants de 12 ou 13 ans. L'authenticité de la séquence qui circule sur WhatsApp n’est pas avérée, mais elle est utilisée pour entretenir la rivalité entre les gangs.

D’autres médias se demandent si les deux communes ont un problème de violence juvénile. Un sociologue évoque cette vallée de la Limmat à forte proportion d’habitants issus de la migration: plus de la moitié des habitants de Spreitenbach ont un passeport étranger. Les comportements machistes y seraient plus répandus qu’ailleurs.

Les deux communes défendent la diversité

Les communes concernées, elles, contestent avoir un problème avec des bandes de jeunes. Elles estiment qu’une bagarre comme celle de samedi dernier pourrait se produire un peu partout en Suisse et soulignent que la tendance générale est à une baisse de la criminalité - en Suisse, dans le canton et dans leurs communes.

Elles se réjouissent par ailleurs de l'enrichissement que représente la diversité de nationalités qui les composent. Elles assurent que le "Bronx de la Suisse" n'est à chercher ni à Spreitenbach ni à Dietikon.

Alain Arnaud/oang

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