L'affaire illustre la difficulté d'expulser les extrémistes du territoire suisse. En novembre 2017, l'imam éthiopien - qui avait tenu un prêche controversé dans la mosquée An'Nur de Winterthour (ZH) un an auparavant - avait été reconnu coupable d'incitation à la violence. Il avait été condamné à 18 mois de détention avec sursis et à l'expulsion du territoire suisse pour une durée de 10 ans.
Mais aujourd'hui, celui que l'on l'appelle le "Hassprediger" (le prédicateur de la haine) en Suisse alémanique est toujours en attente de cette expulsion dans la prison de l'aéroport de Zurich. Et il ne sera pas libéré jeudi comme prévu.
"Le Tribunal des mesures de contraintes a accepté une prolongation d'un mois de la détention en vue de l'expulsion. On ne peut pas vous en dire plus", confirme laconiquement le Département de la sécurité du canton de Zurich au 19h30.
Un véritable casse-tête
En effet, un an et demi après sa condamnation, l'expulsion de l'imam extrémiste s'est transformée en casse-tête. Le ministre zurichois de la Sécurité Mario Fehr est même allé jusqu'à reprocher récemment à la conseillère fédérale Karin Keller Sutter d'être trop laxiste dans cette affaire.
Berne réfute ces critiques et affirme prendre le cas très au sérieux. Mais le Secrétariat aux migrations (SEM) refuse de donner plus d'informations pour des raisons de protection des données.
Jean-Marc Heuberger