Après les pertes importantes enregistrées par l'UDC aux élections zurichoises et le changement à la tête de la section cantonale votée il y a deux semaines lors d'une assemblée houleuse, certaines voix au sein du parti n'hésitent plus à déplorer l'influence trop grande qu'aurait gardée son leader historique.
"Christoph Blocher a fait énormément mais maintenant, il est temps qu'il se retire", estimait ainsi l'UDC zurichois Michael Frauchiger il y a quelques jours dans une interview à la RTS.
A l'occasion d'une conférence de presse lors de laquelle il s'est présenté seul devant les journalistes à Zurich, Christoph Blocher a dit ne pas avoir l'impression de prendre trop de place. La section zurichoise a certes élu récemment à sa tête son poulain Patrick Walder, mais l'ancien conseiller fédéral souligne qu’il s’agissait d'un vote démocratique, en faveur qui plus est d'un jeune candidat.
"Seulement dans des situations difficiles"
Et Christoph Blocher considère aujourd'hui être un membre du parti comme les autres - ou presque. "S'ils viennent me chercher pour des situations qui sont très difficiles comme on en a eues, je suis là (...) C'est mon devoir, mais je le fais seulement dans les situations qui sont difficiles", dit-il à la RTS.
Christoph Blocher propose donc son aide mais ne l'impose pas. Il fait encore remarquer qu'autrefois lui n'hésitait pas à se tourner vers les anciens du parti pour leur demander leur avis, lorsque c'était nécessaire.
"Le débat sur le climat est comme une religion"
Depuis les pertes importantes lors des dernières élections au profit des Verts et des Vert'libéraux, l'UDC se demande si elle doit s'impliquer davantage dans la lutte contre le réchauffement climatique. La question fait son chemin chez certains de ses membres mais ne semble pas ébranler Christoph Blocher.
"Depuis trois ou quatre mois, internationalement, le débat sur le climat est comme une religion", estime-t-il. "Nous sommes pour l'air propre, l'eau propre, et la terre propre... Mais les mesures que les Verts veulent - de grandes taxes comme le prix pour l'essence et beaucoup de restrictions sur ce qu'on peut manger, etc - sont inutiles. Et c'est un très grand problème pour nos électeurs, pour la classe moyenne", relève encore l'ancien conseiller fédéral.
"Surtout pas de grandes interventions de l'Etat"
A la question de savoir quelles solutions l’UDC devrait proposer sur cette thématique, le Zurichois répond: "Il faut continuer avec ce qu'on a déjà, la responsabilité individuelle, les innovations qui sont nécessaires, et surtout pas les grandes interventions de l'Etat."
Séverine Ambrus/oang