Au parlement de la ville de Zurich, pas question de transiger sur l'égalité entre hommes et femmes dans le langage. Une conseillère communale UDC en a fait l'expérience récemment: elle avait rédigé l'une de ses interpellations en laissant la part belle aux formulations masculines, sans prendre le soin d'y ajouter le féminin. Elle a vu son texte retoqué pour cette même raison, rapporte la NZZ de mercredi. Le parlement communal a tout simplement refusé de l'examiner.
La conseillère communale UDC Susanne Brunner entendait réagir à l'occupation d'un parc de la ville par des militants de gauche. Mais voilà, elle a choisi de ne mettre que le masculin, en parlant d'occupants et pas d'occupantes, par exemple.
Elle a refusé par la suite de réviser son texte, comme on le lui demandait.
Résultat: son interpellation ne sera pas examinée, et cela sur la base d'un règlement entré en vigueur l'an dernier en ville de Zurich.
Elle n'exclut pas de faire recours, alors que son parti, l'UDC, dénonce une "Gender Polizei", une "police du genre".
La Suisse romande plus souple
Dans les cantons romands existent également des règlements, plus ou moins contraignants, pour que le langage épicène soit utilisé dans les textes officiels, y compris les textes des parlementaires, mais sans forcément que cela aille jusqu'au rejet pur et simple pour ce motif.
Nicole Baur, cheffe de l'office de la politique familiale et de l'égalité du canton de Neuchâtel, ne préconise pas une telle stratégie, même si elle estime, qu'à la longue, un rappel à l'ordre sera peut-être nécessaire. Pour l'instant, elle trouve qu'on arrive à convaincre en insistant sur le sens de ces mesures.
Séverine Ambrus/ddup