Dans sa prière du vendredi, le prédicateur avait incité les fidèles à "tuer ceux qui ne prient pas dans la communauté" et avait beaucoup contribué à faire de ce lieu de culte un symbole des dérives islamistes - à tel point que la mosquée An'Nur avait été contrainte à fermer. Le jeune imam avait aussi appelé à "brûler dans leurs maisons" les mauvais musulmans.
Cela lui avait valu, il y a deux ans, une condamnation à 18 mois de prison avec sursis pour provocation publique au crime ou à la violence, ainsi qu'à une expulsion du territoire suisse pour dix ans. Mais l'homme avait fait recours auprès de la cour suprême zurichoise, qui avait confirmé le verdict. Et c'est désormais le Tribunal fédéral qui vient de faire de même.
"Les paroles de Dieu"
Le condamné contestait la validité de la traduction de son prêche et s'estimait innocent puisqu'il n'avait fait que répéter les paroles de Dieu, de Mahomet ou de grands érudits, sans les commenter. Or selon les juges de Mon-Repos, c'est au contraire une circonstance aggravante, qui laisse entendre que l'appel à la haine vient directement du ciel.
L'ancien imam est désormais en Somalie, où il a finalement été extradé ce printemps au terme d'une procédure d'extradition longue et compliquée: il a tout fait pour l'empêcher, en se faisant passer pour un ressortissant éthiopien et en disparaissant dans la nature une fois sorti de préventive.
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Alain Arnaud/oang