Les palourdes du lac font souffler un petit air méditerranéen sur Zurich
Une start-up zurichoise s'est lancée dans la pêche aux palourdes asiatiques dans le lac de Zurich. Ces mollusques d'eau douce ont déjà séduit quelques tables de la ville et s'apprêtent à conquérir le marché.
Chaque semaine depuis quatre ans, Manuel Vock traque inlassablement une espèce invasive qui sévit dans les eaux peu profondes du lac de Zurich: la palourde asiatique, petit mollusque arrivé en Suisse il y a une dizaine d’années par le Rhin et qui est également présent en Suisse romande. "Ce sont un peu les cousines des vongole", explique le pêcheur dimanche dans le 19h30.
Ce biologiste autodidacte de 28 ans plonge deux jours par semaine. A mains nues et avec un outil qu'il tient à garder secret, il récolte jusqu'à 20 kilos de palourdes en 16 heures. Mais le plus gros du travail s'effectue sur terre, lors du tri: seules les coquilles fermées sont conservées.
"Un potentiel énorme" en Suisse
"On est en train d'améliorer le concept pour qu'à l'avenir cela soit rentable", souligne Manuel Vock. "Mais il y a un potentiel énorme", assure-t-il, "et cela fait sens qu'on commence à manger les ressources que l'on a ici en Suisse. On n'a pas de mer, mais il faut arrêter de toujours importer des vongole d'Italie alors qu'on a les mêmes à deux pas de chez nous."
Car ces coquillages se mangent et deux restaurants gastronomiques zurichois ont déjà manifesté leur intérêt. "Je les cuisine comme des palourdes normales, avec un peu d'huile, de l’ail et de l’oignon", explique le chef du restaurant Parkhuus Tarik Lange. "La différence c’est bien sûr leur taille, mais aussi leur goût. Elles n’ont pas le goût salé des palourdes de la mer, mais ont un goût plus minéral qui vient du lac de Zurich."
Encore un plat de niche et de luxe
Aujourd'hui, le kilo de ces palourdes du lac revient à 50 francs. Manuel Vock estime cependant que le produit devrait se démocratiser: "Mon but, à l'avenir, est d'installer une petite baraque au bord du lac, sur la Bürliplatz, et d'y servir des palourdes à l'emporter, par poignées."
La start-up zurichoise est également en négociation avec la grande distribution et les palourdes zurichoises pourraient donc bientôt coloniser les assiettes des consommateurs jusqu’en Suisse romande.
Fanny Zürcher/oang
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